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Notes et documentes
DOI Artikel:Pélissier, Léon-Gabriel: Vivant Denon suspect à Venise (1793)
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.18478#0308
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Molin et quelque autre noble dont j’ignore le nom. Il y
vient aussi quelquefois le secrétaire de France D’Hennin
qui est très amateur de gravure sur cuivre et vient étudier
les nouvelles œuvres de Denon et les nôtres. Si Denon
fréquente des Français, je l’ignore, parce que hors de la
maison je ne vais jamais avec lui.
Au carnaval passé vint chez Denon la duchesse de Poli-
gnac pour voir nos œuvres, car elle aussi étudie le dessin ;
à cette occasion, je lui ai dédié une gravure qu’elle a très
bien accueillie. Des troubles actuels de France il ne parle
jamais et je ne lui en ai jamais dit un mot; il y a environ
deux mois il me dit que s’il avait à aller chez lui en Bour-
gogne, il serait dans un chagrin constant de ne pouvoir
traiter également tous ses amis, les uns étant d’un parti,
les autres de l’autre. Je sais que, vu les révolutions
actuelles, ses revenus ont diminué de 4000 francs, à ce
qu’il m’a dit. Je n’ai jamais parlé avec lui de la religion
catholique : je n’en puis donc rien dire. Il vit modeste-
ment, il n’a jamais donné le plus petit scandale, il n’a
point de vice; la gravure est sa seule passion et sa seule
préoccupation. Il fréquente Mme Marini comme « vir-
tuose » entendue en dessin, et il lui présente toutes ses
œuvres et les nôtres.
Déposition de C. Cumano.
Fils de J. B. de cette ville, habitant calle de’ Furlani à
S. Antonin, agent de Nicolo Morosini à Saint-Jean de
Latran, et amateur de dessin, gravure et miniature.
Par le moyen de M. Francesco Novelli, j’ai appris à con-
naître M. V. Denon, Français, Bourguignon, il y a envi-
ron trois ans; cela parce qu’il est un excellent amateur
de dessin et de gravure sur cuivre et à l’eau-forte, et que
je suis moi aussi amateur de cet art. Ayant lié amitié avec
lui, il m’a permis d’aller dans sa maison et là de copier
diverses gravures de très bons auteurs, dont il a une col-
lection célèbre; aussi y vais-je chaque matin une heure
et demie, je travaille à graver et puis je vends mes œuvres.
Il vit non sans économie, ayant comme personnel une
simple vieille femme qui parfois fait sa cuisine; le plus
Molin et quelque autre noble dont j’ignore le nom. Il y
vient aussi quelquefois le secrétaire de France D’Hennin
qui est très amateur de gravure sur cuivre et vient étudier
les nouvelles œuvres de Denon et les nôtres. Si Denon
fréquente des Français, je l’ignore, parce que hors de la
maison je ne vais jamais avec lui.
Au carnaval passé vint chez Denon la duchesse de Poli-
gnac pour voir nos œuvres, car elle aussi étudie le dessin ;
à cette occasion, je lui ai dédié une gravure qu’elle a très
bien accueillie. Des troubles actuels de France il ne parle
jamais et je ne lui en ai jamais dit un mot; il y a environ
deux mois il me dit que s’il avait à aller chez lui en Bour-
gogne, il serait dans un chagrin constant de ne pouvoir
traiter également tous ses amis, les uns étant d’un parti,
les autres de l’autre. Je sais que, vu les révolutions
actuelles, ses revenus ont diminué de 4000 francs, à ce
qu’il m’a dit. Je n’ai jamais parlé avec lui de la religion
catholique : je n’en puis donc rien dire. Il vit modeste-
ment, il n’a jamais donné le plus petit scandale, il n’a
point de vice; la gravure est sa seule passion et sa seule
préoccupation. Il fréquente Mme Marini comme « vir-
tuose » entendue en dessin, et il lui présente toutes ses
œuvres et les nôtres.
Déposition de C. Cumano.
Fils de J. B. de cette ville, habitant calle de’ Furlani à
S. Antonin, agent de Nicolo Morosini à Saint-Jean de
Latran, et amateur de dessin, gravure et miniature.
Par le moyen de M. Francesco Novelli, j’ai appris à con-
naître M. V. Denon, Français, Bourguignon, il y a envi-
ron trois ans; cela parce qu’il est un excellent amateur
de dessin et de gravure sur cuivre et à l’eau-forte, et que
je suis moi aussi amateur de cet art. Ayant lié amitié avec
lui, il m’a permis d’aller dans sa maison et là de copier
diverses gravures de très bons auteurs, dont il a une col-
lection célèbre; aussi y vais-je chaque matin une heure
et demie, je travaille à graver et puis je vends mes œuvres.
Il vit non sans économie, ayant comme personnel une
simple vieille femme qui parfois fait sa cuisine; le plus