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Société de l'Histoire de l'Art Français [Hrsg.]
Bulletin de la Société de l'Histoire de l'Art Français — 1912

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Brière, Gaston: Observations sur la "Vierge de douleur" de Germain Pilon
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https://doi.org/10.11588/diglit.18478#0377

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— 353 -

dont la seconde partie est sur le point de paraître, nos
confrères MM. Paul Vitry et Gaston Brière ont été ame-
nés à s’occuper d’une question demeurée obscure jusqu’à
présent, relative à la statue de la Vierge de douleur con-
servée aujourd’hui à l’église Saint-Paul-Saint-Louis à
Paris. En comparant la statue en terre cuite peinte, pla-
cée jadis à la Sainte Chapelle du Palais, maintenant au
Louvre, avec le marbre commandé en 1586 à Germain
Pilon pour orner la Chapelle des Valois à Saint-Denis,
on s’aperçoit d’une importante différence entre les deux
œuvres du grand artiste. Tandis que le corps entier de la
Vierge est semblable dans les deux statues et paraît bien
la traduction du même modèle original avec seulement
des variations d’aspect résultant des matières diverses
employées, la tête de l’exemplaire de marbre présente une
notable différence : il n’y a pas cette sorte de capuchon
rabattu sur le front, noyant d’ombre le visage, la figure
de la Mère douloureuse est découverte, le voile qui la
couvre formant au sommet de la tête une sorte de bour-
relet aux replis lourds et maladroits. Cette constatation
faisait naître l’idée vraisemblable d’une restauration, car
il semblait difficile d’admettre sur ce point un changement
dans les intentions de l’artiste. M. le comte R. de Lastey-
rie, frappé probablement de cette observation, écrivit
naguère à la fin de son article sur la Vierge de l’église de la
Couture au Mans un passage sur le marbre de l’église
Saint-Paul-Saint-Louis où nous lisons cette phrase : « Son
authenticité n’est pas douteuse, mais elle offre malheu-
reusement bien peu d’intérêt aujourd’hui, car elle a été
horriblement mutilée et tout le haut du corps depuis la
ceinture a été refait en plâtre par une main malhabile. »
[Revue de l’Art chrétien, 1890, p. 100.)

Pour s’assurer de l’exactitude d’une pareille affirmation,
qui eût été de grave conséquence, une enquête matérielle
a été faite sur place, elle a permis d’aboutir aux consta-
tations suivantes. La statue de marbre a subi quelques
restaurations, en effet, mais n’altérant que peu son carac-
tère original. A la base, une cassure sur le terrain a été
refaite en plâtre ainsi que le bout du pied droit (le pied
gauche est bien en marbre et ancien mais un doigt brisé
 
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