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Société de l'Histoire de l'Art Français [Hrsg.]
Bulletin de la Société de l'Histoire de l'Art Français — 1912

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Notes et documents: à propos d'une lettre inédite de Joubert
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Lespinasse, Pierre: L' art français en Danemark de 1650 à 1800, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.18478#0438

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— 410 —

de Harsdorff, de Wiedewelt, d’Abildgaard et de
Jens Juel. Certes, la personnalité nationale danoise
ne se dégage pas encore de leurs œuvres, mais les
architectures de Harsdorff, les sculptures de Wede-
welt, les peintures d’Abildgaard, toutes françaises
qu’elles soient, n’en sont pas moins des créations
d’une incontestable valeur. Elles sont à l’imitation de
Gabriel, d’Allegrain ou de Lagrenée, mais elles sont
dignes des maîtres. Jens Juel s’inspire plutôt des
peintres anglais, mais il supporte qu’on le compare à
eux. C’est l’aurore du xixe siècle, de ce siècle où il
semble que les races et les peuples aient définitive-
ment pris une pleine conscience d’eux-mêmes et que
les traits essentiels de leur âme collective se soient
entièrement affirmés. L’âme danoise n’a pas fait
exception à cette règle universelle et les œuvres d’art
qu’elle soumet à notre jugement ne sauraient exciter
que cette admiration mêlée d’émotion profonde que
fait vibrer en nous l’aspect de la beauté véritable
exprimée par les individualités fortes.

Pierre Lespinasse.
 
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