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La chronique des arts et de la curiosité — 1899

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Nr. 2 (14 Janvier)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19754#0020
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L'A CHRONIQUE DES ARTS

C'est à tort que la Madone de Gesare
da Sesto, reproduite dans le dernier numéro
de la Gazette, p. 35, a été désignée sous le
nom de La Vierge au bas-relief (coll. du
comte Carysfort) ; cette gravure représente
La Vierge avec des saints de la collection de
sir Francis Cook).

PETITES EXPOSITIONS

EXPOSITION DES FEMMES ARTISTES

Chez Georges Petit. Il est Lien difficile de
parler de cette exposition. Les femmes qui
se disent « artistes » considèrent générale-
ment qu'il y a de la mauvaise volonté chez
ceux qui montrent peu d'admiration devant
leurs œuvres. Nous les soupçonnons de
spéculer sur la galanterie, comme certains
artistes étrangers — dos hommes — spécu-
lent sur l'hospitalité. On n'est pas à l'aise
avec les peinlresses et les scuLpleuses quand,
avec des airs guerriers, elles se présentent
en rang. La critique n'a pas, nous en som-
mes persuadés, grande importance, surtout
la petite critique au jour le jour, qui opère
au gré de l'actualité. Les artistes — côté
des hommes — le savent bien et leur mau-
vaise humeur ne dure généralement pas
longtemps ; ils ont vite oublié l'éloge froid,
la politesse banale ou le blâme acrimonieux
du reporter artistique. Et quand ils ne l'ou-
blient pas, ça n'empêche pas d'être amis
tout de même. Très sensibles au « qu'en
dira-t-on », les femmes à prétention d'ar-
tistes prêtent aux plus humbles critiques
une influence que n'ont même pas les grands.
Les tendres éloges, les touchants encoura-
gements de leurs familles — pères, mères,
frères, maris et vieux oncles — devraient
leur suffire. Les peintres n'en ont pas au-
tant ; leurs familles sont souvent sévères.

A côté de tant de choses insignifiantes
et de quelques-unes tout à fait ridicules,
Mme Desbordes se désigne à l'attention.
Elève de Gustave Moreau ou admiratrice
fortement inlluencée, sa Méduse et sa Femme
d'Orient, dans leurs cadres de style appro-
prié, ne manquent ni de charme, ni de
goût ; on y sent le travail, la réflexion et
l'amour de la peinture. Nous citerons aussi
Mme Séailles, qu'a séduite le pittoresque
rustique et coquet des rues — de la_ seule
rue plutôt — de Barbizon. Puis, M!l« É. Des-
jeux, avec le Dispensaire ; Mlle Cohen, avec
Au Boudoir : Mme Marie Duhem, avec sa
Grand'route le H Juillet, et M|la Esté, avec :
Eglise normande, Portail, Village breton.

MISS MARY CASSATT

Cette véritable artiste expose chez Du-
rand-Ruel cinq ou six pastels seulement et
deux peintures. Ce sont des variations du
même sujet : une mère et une autre jeune
femme jouant avec un enfant. Recherches
de mouvements, d'attitudes, fraîcheur du
coloris, expression de joie et de tendresse.

C'est le travail de quelques semaines autour
de la même préoccupation. Façon char-
mante de donner signe de vie.

Il faudrait aussi parler de ce portrait de
femme, par Claude Monet, qui se trouve de-
puis quelque temps chez Durand-Ruel.
L'œuvre, datée de 1866, rappelant la ma-
nière de Manot, est hors ligne. Elle fait aussi
songer à la Femme au gant de Carolus Du-
ran, qui est cependant de 1869. Portrait
grandeur nature, vu de dos avec le visage
tourné de profil sur la droite ; une jupe verte
admirable. Cette œuvre vient d'Arsène Hous-
saye, qui l'avait acquise au Salon de cette
môme année 1866.

SOCIETE DES « PEINTRES-LITHOGRAPHES »

Cette exposition, au Salon du Figaro, n'est
ni aussi complets ni aussi remarquable
qu'elle pourrait l'être. Avec le travail des
artistes, chaque année nous apporte, depuis
quatre ou cinq ans, un grand nombre de
lithographies intéressantes ; l'estampe en
couleurs a, dans cette voie, fait surtout de
grands progrès ; chacun y a sa manière et
déploie son esprit propre. La production est
variée. Ce serait le but d'une telle exposition
de nous montrer l'effort et le résultat d'une
année : elle est plutôt pauvre. Un catalogue
accessible en rendrait aussi la visite moins
difficile.

Eugène Carrière est représenté avec ses
portraits lithographiés en noir de Puvis de
Chavannes, Aug. Rodin, Jean Dolent. Puis
vient Grasset, avec quatre lithographies en
couleurs, genre affiche, aux traits nets, aux
couleurs bien définies, faisant dans cet en-
semble un effet puissant. Lepère figure avec
quelques petites pièces qui ont ie caractère
original qu'on lui connaît. L'art de Léandre
parait là très fantaisiste et résider surtout,
comme celui de Willette, dans l'esprit; la
facture en est peu personnelle. Le Bismarck
de Jean Veber eût gagné en dramatique à
une interprétation plus large, tandis que,
tel quel, c'est une plaisanterie presque inof-
fensive. Les rêveries de de Feure s'affinent
et deviennent d'invention plus recherchée ;
les effets sont parfois charmants ou émou-
vants. Il n'y a plus guère à citer ensuite
que MM. Got'tlob, Alleaume et H. Barrau.

L'année prochaine sera sans doute une
revanche.

Julien Leglercq.

CORRESPONDANCE D'ANGLETERRE

A LA NATIONAL GALLERY

Les récentes modifications apportées par le'
directeur de la National Gaifery dans l'attribu-
tion de quelques tableaux appartenant surtout à
l'école italienne marquent un progrès de plus
vers la réforme inévitable qu'attendent toutes les
collections publiques d'Eutope. Plusieurs musées
sont déjà fort en avance dans cette voie — citons,
par exemple, Dresde, Vienne, Milan, — et il ne
manque pas d'indices qui prouvent qu'ailleurs
 
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