La chronique des arts et de la curiosité (1899)

ET DE LA CURIOSITÉ

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La personnalité de M. Point est inatta-
quable dans ses intentions, mais la critique
aurait beaucoup à dire des résultats contes-
tables de ses efforts. Dans la préface du ca-
talogue, M. Stuart Merrill le loue grandement
mais non efficacement. L'amour des Primi-
tifs, qui doit conduire à l'indépendance et
qui est plein de bonnes leçons, est plutôt
fâcheux cru and il mène au pastiche par des
moyens simplement académiques. Les Pri-
mitifs ont eu une influence sur l'imagination
do cet artiste, nullement sur ses procédés.
Il peint à l'œuf, mais sa peinture n'a pas la
fraîcheur des vieux Italiens; et son dessin
est des plus ordinaires, sans caractère, fer-
meté ni précision, ni ingéniosité non plus,
ce qui est la vertu propre do ces peintres.
La couleur de M. Point est rarement agréa-
ble ; son dessin l'est quelquefois et c'est
quand il se borne à interpréter un visage au
naturel.

Quant aux travaux industriels de Haute-
Claire, on le s croirait sortis de Cluny ou du
Louvre et, pour avoir chez soi une chose
d'aspect ancien, il est préférable qu'elle soit
authentique. Il n'y a là ni invention, ni créa-
tion, ni connaissance profonde des matières,
don éminent de l'ouvrier d'art. Plusieurs
œuvres sont empreintes de goût, surtout les
bijoux, mais rien de plus.

Pour féminin, pâle et maigre que soit le
style anglais moderne, il n'en est pas moins
cependant une création. Haute-Claire no
nous apporte rien, du moins jusqu'à pré-
sent.

Julien Leclercq.

Exposition universelle de 1900

Le Congrès d'histoire comparée qui aura lieu
en 1900 comprendra huit sections : d'histoire
générale et diplomatique ;— d'histoire du droit
et des institutions; —d'histoire d'économie so-
ciale ; — d'histoire des sciences religieuses ; —
d'histoire des sciences ; — d'histoire de la litté-
rature ; — d'histoire do l'art; — d'histoire de la
musique; sections parmi lesquelles une des plus
importantes sera la section de l'histoire do l'Art.
Le Comité de cotte section, qui vient de tenir, chez
M. de Maulde, sa réunion constitutive, com-
prend : MM. Lafeneslre, membre do l'Académie
des Beaux-Arts, conservateur du musée du Louvre,
président;

Bertaucc, ancien élève de l'École française de
Rome ; Guiffrey, attaché au musée du Louvre ;
Nicolle, ancien conservateur du musée do Lille,
secrétaires ;

Babelon, membre de l'Académie des Inscrip-
tions et Belles-Lettres, conservateur à la Biblio-
thèque Nationale ; — Bonnat, membre de l'Aca-
démie des Beaux-Arts; — Bouchot, conservateur
des Estampes à la Bibliothèque Nationale ; —
Collignon, membre de l'Académie des Inscrip-
tions et Belles-Lettres ; — /. Comte, directeur de
la Revue de l'Art ancien et moderne; —
Ch. Mphrussi, directeur Gazette des Beaux-
Arts; — J.-J. [Guifî'rey, directeur de la .Manu-

facture Nationale des Gobelins ; — Guillaume,
membre de l'Académie française, directeur do
l'Fcole française à Rome ; — Ilavard, ;—Héron de
Villefosse, membre de l'Académie des Inscrip-
tions et Belles-Lettre0, consorvateur .au musée du
Louvre ; — Heuzey, membre de l'Académie dos
Inscriptions et Belles-Lettres, conservateur au
musée du Louvre ; — Larroumet, secrétaire
perpétuel de l'Académie des Beaux-Arts ; — De
Lasteyrie, membre de l'Académie des Inscrip-
tions et Belles-Lettres, professeur à l'École des
Chartes ; — Lemonnier, professeur à la Faculté
dos Lettres de Paris ; — Maspêro, membres de
l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres ; —
le comte De Marsy, directeur do la Société
française d'Archéologie ; — André Michel, con-
servateur au musée du Louvre ; — Émile Michel,
membre de l'Académie des Beaux-Arts ; — E. Ma-
lin ier, conservateur au musée du Louvre ; —
l'abbé Mugnier; — Perret, membre de l'Aca-
démie des Inscriptions et Belles-Lettres, directeur
de l'Ecole normale supérieure ; — Salomon Rei-
nach, membre do l'Académie des Inscriptions et
Belles-Lettres, sous-conservateur du musée de
Saint-Germain ; — G. Séailles, professeur à la
Faculté des Lettres de Paris.

Des délégués de l'Exposition centennale de l'Art
français ont été envoyés en mission dans les
musées des départements. Ces délégations ont
pour objet de rechercher, de concert avec l'admi-
nistration desdits musées, quels sont les objets
qui sont de nature à figurer dans l'Exposilion
centennale et rétrospective de l'Art français, de
façon à constituer un historique aussi complet
que possible do ses diverses manifestations.

Les Musées d'Art industriel à l'étranger

L'Ecole n'est pas tout l'organisme d'ensoigrement
pour les industries d'art; il y a le Musée, — mu-
sée conservatoire et laboratoire, où les artistes,
les industriels et les ouvriers doivent pouvoir ve-
nir se renseigner constamment sur les progrès do
l'art et de la science appliqués à l'industrie, étudier
en commun, expérimentalement, les moyens les
pins pratiques pour renouveler et améliorer sans
cesse leur produclion, — musée d'oeuvres d'art qui
enseignent au public la beauté des formes, lui
donnent le désir de l'originalité, de l'élégance, de
la perfection du travail et l'aversion de ce qui est
laid, de la pacotille et do la contrefaçon.

Les premiers, en Europe, nous avons eu l'idée
do ce genre d'institutions, nous avons tenté de
la réaliser. C'était en 1848 ; mais l'association d'ar-
tistes et d'industriels qui en prit l'initiative com-
mit la faute de s'adresser au Gouvernement. Le
Gouvernement fit faire là-dessus, comme tou-
jours, un beau discours par un ministre éloquent,
et ce fut tout. En 1860, un Congrès d'art dé-
coratif déclarait qu'il fallait créer dans tous les
villages, comme dans toutes les villes, des musées
d'instruction artistique ; le Gouvernement impé-
rial, qui ne faisait que de la politique en vue du
maintien de la dynastie, ignora officiellement ce