N° 27. — 1899
BUREAUX : 8, RUE FAVART
lSJAoùt»
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PARAISSANT LE SAMEDI MATIN
Les abonnés à une année entière de la Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuitement
la Chronique des Arts et de la Curiosité.
PAKIS ET DÉPARTEMENTS :
Un an.........12 fr. | Six mois........ 8 fr.
PROPOS DU JOUR
(ppjRjl^L se confirme heureusement que
3^ulJ\1? *a saUe des États sera bientôt
V^ïï^y livrée, clef en main, au conser-
rv^kJ^ vatoire du Louvre, et ouverte
aux visiteurs à la date fatidique de 1900. Ce
jour-là, le danger d'incendie que court le
musée du chef de son voisinage avec le
ministère des Colonies, danger récemment
remis en lumière par M. Bonnat, paraîtra si
flagrant à tous les yeux — le voisinage de-
venant une mitoyenneté absolue — que l'an-
nexion du pavillon de Flore sera imposée
par l'opinion publique à la tardive action
du gouvernement. Mais, en attendant, nous
aurons à étudier le phénomène de brusque
décompression par lequel vont passer nos
collections de peinture ancienne.
Ainsi qu'on le verra plus loin, l'esprit et
les grandes lignes de l'opération semblent
d'ores et déjà arrêtés. La maîtresse salle
nouvelle est préparée pour recevoir nos
vingt et une grandes toiles de Rubens ; des
cabinets seront ménagés pour les maîtres
hollandais et, la collection Lacaze éparpil-
lée, il restera une salle vacante où les écoles
françaises ont de fortes chances de trouver
hospitalité.
Peut-être, dans un quart de siècle, sera-t-
on surpris de l'emplacement dévolu aux ta-
bleaux de la vie de Marie de Médicis : les
cartons de Hampton-Court n'en occupent
pas un semblable, et l'admirable série du
maître flamand fut peinte pour les entre-fe-
nêtres d'une galerie bien plus modeste, atte-
nant à la chambre de la reine et où son por-
trait enBellone surmontait la cheminée. Par
contre, personne ne s'étonnera de l'intimité
créée autour des maîtres hollandais. C'est
qu'à cette époque l'école française aura, elle
aussi, de gré ou de force, conquis une nou-
velle, grande et belle salle d'honneur et des
cabinets, des stalles, pour ne pas dire des
chapelles consacrés aux maîtres qui cr.ai-
gnent la foule. Claude Lorrain, Poussin,
Chardin, Ingres ou le doux Corot et quelques
autres n'appellent-ils pas le même recueille-
ment qu'on est bizarrement accoutumé à ré -
clamer pour les Hollandais seuls, par suite
d'habitudes littéraires et en souvenir des
conditions où ils nous sont montrés dans
leur pays ?
Si, en effet, dans un quart de siècle, quand
les grandes œuvres de l'art du xixe siècle
surtout dont l'apport au Louvre est pré-
voyable, auront décuplé les richesses ac-
tuelles, les œuvres désignées n'avaient pas
encore trouvé l'isolement auquel elles ont
droit, il est probable que les Flamands et les
Hollandais risqueraient fort d'aller reprendre
la place qu'ils occupent aujourd'hui.
Et ce serait justice.
NOUVELLES
La moyenne des entrées payantes du
samedi au château de Chantilly a augmenté
cette année de vingt-cinq à trente pour cent.
On en a compté jusqu'à cinq cent trente-trois
un ceitain samedi de juillet.
Cette affluenceaamené les administrateurs
de Chantiliy à prévoir ce qu'il y aurait à faire
l'année prochaine, au moment de L'Exposition,
pour éviter l'encombrement des salles du
musée. Ils songent à créer une seconde jour-
née d'entrées payantes. Il est très probable
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V^ïï^y livrée, clef en main, au conser-
rv^kJ^ vatoire du Louvre, et ouverte
aux visiteurs à la date fatidique de 1900. Ce
jour-là, le danger d'incendie que court le
musée du chef de son voisinage avec le
ministère des Colonies, danger récemment
remis en lumière par M. Bonnat, paraîtra si
flagrant à tous les yeux — le voisinage de-
venant une mitoyenneté absolue — que l'an-
nexion du pavillon de Flore sera imposée
par l'opinion publique à la tardive action
du gouvernement. Mais, en attendant, nous
aurons à étudier le phénomène de brusque
décompression par lequel vont passer nos
collections de peinture ancienne.
Ainsi qu'on le verra plus loin, l'esprit et
les grandes lignes de l'opération semblent
d'ores et déjà arrêtés. La maîtresse salle
nouvelle est préparée pour recevoir nos
vingt et une grandes toiles de Rubens ; des
cabinets seront ménagés pour les maîtres
hollandais et, la collection Lacaze éparpil-
lée, il restera une salle vacante où les écoles
françaises ont de fortes chances de trouver
hospitalité.
Peut-être, dans un quart de siècle, sera-t-
on surpris de l'emplacement dévolu aux ta-
bleaux de la vie de Marie de Médicis : les
cartons de Hampton-Court n'en occupent
pas un semblable, et l'admirable série du
maître flamand fut peinte pour les entre-fe-
nêtres d'une galerie bien plus modeste, atte-
nant à la chambre de la reine et où son por-
trait enBellone surmontait la cheminée. Par
contre, personne ne s'étonnera de l'intimité
créée autour des maîtres hollandais. C'est
qu'à cette époque l'école française aura, elle
aussi, de gré ou de force, conquis une nou-
velle, grande et belle salle d'honneur et des
cabinets, des stalles, pour ne pas dire des
chapelles consacrés aux maîtres qui cr.ai-
gnent la foule. Claude Lorrain, Poussin,
Chardin, Ingres ou le doux Corot et quelques
autres n'appellent-ils pas le même recueille-
ment qu'on est bizarrement accoutumé à ré -
clamer pour les Hollandais seuls, par suite
d'habitudes littéraires et en souvenir des
conditions où ils nous sont montrés dans
leur pays ?
Si, en effet, dans un quart de siècle, quand
les grandes œuvres de l'art du xixe siècle
surtout dont l'apport au Louvre est pré-
voyable, auront décuplé les richesses ac-
tuelles, les œuvres désignées n'avaient pas
encore trouvé l'isolement auquel elles ont
droit, il est probable que les Flamands et les
Hollandais risqueraient fort d'aller reprendre
la place qu'ils occupent aujourd'hui.
Et ce serait justice.
NOUVELLES
La moyenne des entrées payantes du
samedi au château de Chantilly a augmenté
cette année de vingt-cinq à trente pour cent.
On en a compté jusqu'à cinq cent trente-trois
un ceitain samedi de juillet.
Cette affluenceaamené les administrateurs
de Chantiliy à prévoir ce qu'il y aurait à faire
l'année prochaine, au moment de L'Exposition,
pour éviter l'encombrement des salles du
musée. Ils songent à créer une seconde jour-
née d'entrées payantes. Il est très probable