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CHRONIQUE DES ARTS

l'archéologie, en développant l’entreprise ancienne, et
en adjoignant à la publication des textes la préparation
d’un grand recueil d’iconographie sacrée pour lequel
déjà bien des matériaux ont été réunis par elle. On
sait qu’il reste presque tout à faire dans ce domaine.
Malgré les travaux de Jameson (Sacred and Legendary
art. Londres, 1874, 2 vol. in-8°) et ceux surtout du
P. Cahier, qui, dans son dictionnaire des saints publié
sous le titre de Caractéristique des saints dans l’art
populaire (Paris 1867, 2 vol. in-40) a étudié et parfai-
tement expliqué presque tous les attributs, la question
est loin d’être résolue. Les ouvrages plus'récents et si
remarquables de Mâle et de Mandach ont, entreautres,
le grand avantage d’avoir réservé aux œuvres d’art
une place bien plus grande que ne l’avait fait Cahier,
qui étudia beaucoup plus les textes que les monuments,
mais ils sont malheureusement limités, l’un pres-
que exclusivement à un seul pays, la France, l’autre à
unseul saint, saint Antoine de Padoue. L’iconographie
chrétienne ne dispose donc pas encore d’une étude
d’ensemble qui puisse se comparer aux répertoires très
complets que nous possédons pour les dieux et les .
héros de l’antiquité : Dictionnaire de Daremberg et
Saglio, Répertoire de la statuaire antique et des vases
peints deM. Salomon Reinach, Lexique de Roscher, et
trop de catalogues de musées portent encore la mention
Vierge avec saints et saintes, montrant ainsi combien
l’état de ces études chrétiennes laisse à désirer. Les
Bollandistes, par leur spécialisation, par la préparation
de leurs travaux antérieurs, paraissent désignés pour
combler cette lacune. Les subsides demandés ne se
monteraient pas à un chiffre élevé. Il faudrait simple-
ment assurer l’avenir pour quelques années en per-
mettant [a reprise des voyages de recherches dans les
bibliothèques, l’adjonction de quelques nouveaux
collaborateurs, et la'publiçation des volumes déjà pré-
parés. *

La Belgique héroïque et renaissante, en favorisant
de telles études, méritera une fois de plus la reconnais-
sance de tous les amis de la science et de la beauté.

Edouard Michel

REVUE DES REVUES

La Revue de Bourgogne (VIL et VIIIe vol.,
octobre 1918 à décembre 1920). — Cette vaillante
revue régionale, qui devrait avoir son équivalent dans
chacune de nos provinces, a repris depuis la fin de
.1918 sa publication régulière. A côté d’études d’his-
toire locale et de folk-lore, elle continue de donner,
dans chacuneide ses livraisons, des articles ou chro-
niques d’art dont voici la brève énumération :

(1918-1919, n° 1). — Importante étude de M. E.
Fyot sur L’Enluminure en Bourgogne, depuis les
créations des moines de Citeaux dont les manuscrits
sont conservés à la Bibliothèque de Dijon, jusqu’aux
œuvres des miniaturistes du xixe siècle (3 reprod.).

(N° 2). •— Articles de M. E. Fyot sur la porte
Guillaume à Dijon (2 fig.) — et de M. A. Demaçon
sur un jeune graveur sur bois dijonnais : M. Paul
Devaux (3 reprod. de gravures, dont 1 hors texte).

(N° 3). — Notes de M. H. Drouot sur la statue
« On les a /.» du sculpteur Henri Bouchard érigée à
Metz à la place de la statue de Guillaume Ier au
lendemain de l’entrée des troupes françaises (reprod.)
—- et de M. Jean Chantavoine sur une charmante
Vierge en bois du xive siècle conservée à l’église de
Vix-Saint-Marcel (Côte-d’Or) (2 reprod.).

(N° 4). •—■ Important fascicule consacré à l’Univer-
sité créée à Beaune pendant la guerre pour les soldats
américains. (1): nombreuses reproductions d’œuvres
des étudiants de la section d’art.

(Nos 5 et 6). — Notice nécrologique sur le graveur
V.-L. Focillon (1849-1918) par M. Henri Chabeuf.

(1919, n° 1). — Notices de Mlle J. Magnin sur un
beau portrait du peintre Prud’hon par lui-même,
acquis récemment par un collectionneur parisien
(reprod. de cette toile et du portrait dessiné du Musée
du Louvre) — et de M. H. Chabeuf sur une impor-
tante collection de céramiques léguée en 1919 au
Musée de Dijon par Mme veuve Roydet(i reprod.)

(N° 2). —Jean-Philippe Rameau,'par Jean Chanta-
voine (reprod. du portrait du musicien par Chardin,
du Musée de Dijon) — et Les Portraits français du
xvme siècle au Musée de Dijon (3 reprod.)

(N° 4). — Importante étude de Mlle Jeanne Magnin
sur le Musée de Dole, qui s’ajoute heureusement à'ses
excellents catalogues précédents du Musée de Dijon et
du Musée de Besançon (16 reprod. d’après les œuvres
principales).

BIBLIOGRAPHIE

Herbert Langford Warren. — The foundations of
classic architecture. — New-York, Macmillan
(1919). In-8, xiv-357 p.

Ce livre fait honneur à la mémoire de l'auteur, de
son vivant professeur d’architecture à l’Université
d’Harvard, et qui joignait à l’expérience du praticien
(il fut un des meilleurs élèves et longtemps le collabo-
rateur de Richardson) un sens délicat de la beauté,
une connaissance personnelle des principaux monu-
ments de France, d’Italie, d’Angleterre, d’Allemagne,
et un enthousiasme communicatif pour son art. Sous
un titre modeste, c’est en réalité une histoire assez
complète de l’architecture antique jusqu’à l’érection du
Parthénon qu’il avait préparée et que des soins pieux
ont permis de mettre au point: (I. Egypte; IL Méso-
potamie; III. Perse; IV. Art égéen ; V. Grèce). Je ne
dirai pas que la lecture de ces chapitres apporte de
grandes nouveautés, mais l’auteur est parfaitement au
courant de la « littérature » de son sujet, il analyse
avec clarté et discute avec indépendance, et ses solu-
tions (par exemple sur le problème de l'origine de
l’ordre dorique) sont généralement marquées au coin
du bon sens. Une illustration copieuse et bien choisie
ajoute à l’intérêt de ce volume qui constitue, en somme,
une des meilleures introductions que je connaisse à
l’étude approfondie de l’architecture antique.

T. R.

(1) V. Chronique des Arts de juillet 1919, p. 213.
 
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