DOI Heft:
Nr. 9 (15 Mai)
DOI Artikel:Les Collections de M. Engel-Gros
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sone, trois sujets de médaillons sur fond d’or, empruntés aux Travaux d’Hercule,
et qui font prononcer le nom de Pollaiuolo.
L’école française s’affirme, au xvi® siècle, avec un portrait d’homme de l’école de
Clouet, et le joli portrait de femme qu'un dessin aux trois crayons de la Biblio-
thèque Nationale permettrait de considérer comme le portrait de Jacqueline de
Rohan-Gyé, marquise de Rothelin, par Corneille de Lyon. Des toiles d’Oudry, de
Grimou, de Martin Drolling, d’Eugène Le Poittevin, précèdent une œuvre contem-
poraine, la seule de la collection, mais remarquablement choisie, puisqu’elle rappe-
lait dès le premier jour à
nos critiques du Salon de
1889 le temps scrupuleux
des Primitifs et de Holbein :
les Bretonnes au Pardon.
qui valaient à M. Dagnan-
Bouveret la médaille d’hon-
neur.
Pour mieux apprécier la
singulière variété de cette
collection vraiment décora-
tive, il faudrait étudier de
près les objets d’art et la
sculpture, qui jalonne l’his-
toire avec des fragments an-
tiques, deux groupes fran-
çais de la fin du xive siècle,
l’un en pierre, l’autre en
marbre blanc, et représen-
tant chacun La Vierge avec
T Enfant Jésus, des mor-
ceaux de la Renaissance
italienne et deux statuettes
de terre cuite qui proclament la grâce de notre xvme siècle avec Falconet et François-
Sigisbert Michel, frère aîné de Clodion.
Plus complètement que la statuaire disséminée, les objets d’art expriment la sug-
gestive et profonde diversité des temps : l'immémoriale Égypte se révèle dans le bleu
turquoise d’un émail, la Grèce plastique, dans une coupe élégante à figures noires
sur fond rouge, le génie pratique de Rome daus un grand seau de bronze utile et
robuste. Le pieux Moyen âge offre ses ivoires, ses émaux, son orfèvrerie massive et
toujours expressive, où brillent deux pièces capitales : l’épitaphe du clerc Gui de
Mevios, mort en i3o6, et l’argent repoussé d’une belle reliure d’Evangéliaire, travail
roman du xne siècle ; la Renaissance multiplie ses bronzes et ses armes. Chaque
siècle et chaque pays apportent à nos yeux un témoignage figuré des sentiments qui
les inspiraient.
PLAQUE DE REVÊTEMENT EN FAÏENCE DE R H AGES
X I I Ie - X I Ve SIÈCLE
(Collection de M. Engel-Gros.)
sone, trois sujets de médaillons sur fond d’or, empruntés aux Travaux d’Hercule,
et qui font prononcer le nom de Pollaiuolo.
L’école française s’affirme, au xvi® siècle, avec un portrait d’homme de l’école de
Clouet, et le joli portrait de femme qu'un dessin aux trois crayons de la Biblio-
thèque Nationale permettrait de considérer comme le portrait de Jacqueline de
Rohan-Gyé, marquise de Rothelin, par Corneille de Lyon. Des toiles d’Oudry, de
Grimou, de Martin Drolling, d’Eugène Le Poittevin, précèdent une œuvre contem-
poraine, la seule de la collection, mais remarquablement choisie, puisqu’elle rappe-
lait dès le premier jour à
nos critiques du Salon de
1889 le temps scrupuleux
des Primitifs et de Holbein :
les Bretonnes au Pardon.
qui valaient à M. Dagnan-
Bouveret la médaille d’hon-
neur.
Pour mieux apprécier la
singulière variété de cette
collection vraiment décora-
tive, il faudrait étudier de
près les objets d’art et la
sculpture, qui jalonne l’his-
toire avec des fragments an-
tiques, deux groupes fran-
çais de la fin du xive siècle,
l’un en pierre, l’autre en
marbre blanc, et représen-
tant chacun La Vierge avec
T Enfant Jésus, des mor-
ceaux de la Renaissance
italienne et deux statuettes
de terre cuite qui proclament la grâce de notre xvme siècle avec Falconet et François-
Sigisbert Michel, frère aîné de Clodion.
Plus complètement que la statuaire disséminée, les objets d’art expriment la sug-
gestive et profonde diversité des temps : l'immémoriale Égypte se révèle dans le bleu
turquoise d’un émail, la Grèce plastique, dans une coupe élégante à figures noires
sur fond rouge, le génie pratique de Rome daus un grand seau de bronze utile et
robuste. Le pieux Moyen âge offre ses ivoires, ses émaux, son orfèvrerie massive et
toujours expressive, où brillent deux pièces capitales : l’épitaphe du clerc Gui de
Mevios, mort en i3o6, et l’argent repoussé d’une belle reliure d’Evangéliaire, travail
roman du xne siècle ; la Renaissance multiplie ses bronzes et ses armes. Chaque
siècle et chaque pays apportent à nos yeux un témoignage figuré des sentiments qui
les inspiraient.
PLAQUE DE REVÊTEMENT EN FAÏENCE DE R H AGES
X I I Ie - X I Ve SIÈCLE
(Collection de M. Engel-Gros.)