Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux (4.1878)

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La différence de travail qui se remarque entre les bas-reliefs latéraux
et ceux de la face principale existe de même sur les autres tombes
chrétiennes ; je ne saurais donc dire si ces sujets ont été exécutés,
après coup, sur les petits côtés d’un marbre préparé pour des gentils,
ou si des fidèles ont accepté, sinon commandé le sarcophage tel que
nous le voyons. Dans cette dernière hypothèse, il y aurait ici une1
nouvelle marque de l’influence que les idées païennes avaient gardée
sur l’esprit de quelques chrétiens aux premiers siècles de l’Eglise.

Agréez, etc.

Edmond LE BLANT.

LETTRE A M. FR. LENORMANT

SUR LES APOTHÉOSES PRIVEES CHEZ LES ANCIENS.

Mon cher ami,

Il a été plusieurs fois question dans la Gazette archéologique d’une
inscription grecque, KAAYAIAN ©£HN, gravée sur la base d’une statue
de marbre, représentant une jeune femme debout et voilée, trouvée
à Aptéra, dans l’île de Crète (i).

On a dit que cette Claudia, mise au rang des dieux, devait appar-
tenir à la famille impériale, et l’on a cherché, mais en vain, quelle
pouvait être cette princesse dont l’histoire ne fait pas mention. La
coiffure de la jeune femme indique une statue faite au premier siècle de
l’ère chrétienne et une personne ayant vécu à l’époque des Flaviens,
Titus ou Domitien. En effet, la coiffure qu’on remarque dans cette
statue se retrouve sur la célèbre pierre gravée portant la signature
d’Évodus, conservée au Cabinet des médailles de la Bibliothèque
Nationale, pierre qui nous offre le portrait de Julie, fille de Titus (2).

(I) Gazette arch., 1876, pl. 12. Voir.les notes
de MM. S. Trivier, Héron de Villefosse et A. Sor-
lin-Dorigny, année 1876, p. 36, 37, 92 et 130;
année 1877, p. 38. Cf. Revue arch., sept. 1876,

p. 213.

(2) A. Chabouillet, Catal. des camées et des
'pierres gravées de la Bibliothèque Impériale,
n° 2089. Paris, 1858.