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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 13.1862

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Nr. 1
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Ronchaud, Louis de: Musée Napoléon III, collection Campana, [2], Bas-reliefs, statues et figurines antiques en terre cuite
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https://doi.org/10.11588/diglit.17332#0011

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COLLECTION CAMP AN A. 7

porains quelque chose de merveilleux, de magique même. Un charmant
poëme1, ordinairement joint aux poésies homériques, nous montre les
démons hostiles attaquant de leurs maléfices le four du potier, que pro-
tégeait, en revanche, Minerve Ergané.

Quant à l'usage de la brique pour les constructions, on le trouve
chez tous les peuples anciens, où il parait avoir remplacé les murs de
terre des temps primitifs. Les Égyptiens, les Hébreux, les Babyloniens
se servaient de briques crues ou cuites pour leurs édifices privés ou pu-
blics. On a trouvé des briques peintes et émaillées dans les fouilles à
Khorsabad. Les Grecs des temps héroïques ont eu des palais et des
temples en briques. Dans l'Asie Mineure, la brique persista, même pour
les palais, à côté de la pierre et du marbre : le palais de Crésus, à Sardes,
celui de Mausole à Halicarnasse, tous deux encore debout au temps de
Pline, étaient bâtis en briques-.

Quel pays fut le berceau de la plastique? Si je ne me trompe, l'his-
toire de Dibutade dut se reproduire, avec des variantes, partout où
s'éveilla le génie de la plastique au sein de l'industrie déjà florissante3.
Aussi loin qu'on peut regarder dans l'antiquité, derrière d'anciennes civi-
lisations, on en aperçoit d'autres encore plus anciennes. L'horizon recule
sans cesse, et l'histoire, le flambeau de la science et de la critique à la
main, fait chaque jour de nouvelles conquêtes sur l'obscurité des époques
primitives4.

Il est assez probable d'ailleurs que ce fut à Corinthe, la ville des
potiers, riche par son commerce de terre et de mer, et où l'ordre dorique
reçut ses premiers développements, que la plastique, si elle n'y fut pas
inventée, fut du moins cultivée avec le plus de succès. Quelques-uns de
ses progrès semblent dater de cette ville et de l'époque où elle commen-
çait d'y fleurir. Il y a lieu de croire, avec Ottfried Millier, que le fronton
dorique reçut à Corinthe pour la première fois, d'abord des bas-reliefs,
puis des statues de terre5. Pline attribue à Dibutade l'invention des tuiles
ornées de masques, afin de cacher à l'extrémité des toits le vide formé

2. Hist. mit., xxxv, 4'.).

■'!. Une tradition grecque, également rapportée par Pline, attribuait, non plus à
Dibutade. mais à Théodore et à Rhœcus, les célèbres fondeurs samiens, l'invention de
la plastique.

4. On connaît peu de grands ouvrages égyptiens en terre cuite; mais on possède
une foule de petites figures en terre émaillée, bleue et verte, trouvées dans les tom-
beaux, qui prouvent que ce genre d'ouvrage était familier aux Egyptiens. On a aussi
des figurines en terre cuite parmi les antiquités assyriennes.

3. Man.. éfAreh., § 53.
 
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