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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 13.1862

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Viollet-le-Duc, Eugène-Emmanuel: L' enseignement des arts, [1]: il y a quelque chose à faire
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https://doi.org/10.11588/diglit.17332#0089

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L'ENSEIGNEMENT DES ARTS.

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depuis le commencement du siècle particulièrement, une branche qui ait
besoin de l'activité, de la sollicitude incessante de l'administration, qui
doive prospérer sous l'influence de l'opinion, c'est l'enseignement, et
celui des beaux-arts n'est pas en France le moins important. Par le fait,
les professeurs titulaires à l'École font, en majorité, partie de l'Acadé-
mie des beaux-arts, et l'Académie des beaux-arts gouverne ainsi l'École.
Il n'est pas besoin de dire que les Académies, par la nature même de
leur institution, manifestent certaines préférences avec d'autant plus de
vivacité qu'elles n'encourent aucune responsabilité. Donc, l'École des
beaux-arts est placée entre les mains d'un corps qui ne peut être impar-
tial en matière d'art, irresponsable, et il n'existe aucun recours possible
contre cet état de choses, puisque le gouvernement lui-même ne peut
introduire un professeur dans l'enseignement. Gela est, croyons-nous,
peu conforme à l'esprit libéral de notre époque, et surtout peu propre à
nous conduire dans la voie du progrès.

Nous ne sommes pas de ceux qui désirent que toute chose, toute
institution soient entre les mains de l'État, mais nous préférons l'action
directe du gouvernement, surtout quand il s'agit d'enseignement, à celle
d'un corps formant comme une sorte d'oligarchie, ne devant compte de
ses actes à personne. Par sa position élevée, le gouvernement est en de-
hors de tout esprit de coterie, et s'il peut parfois faire un mauvais choix,
du moins ne le fait-il pas systématiquement, car la notoriété publique
est une puissance à laquelle, tôt ou tard, il rend hommage; d'ailleurs il
est responsable, et la responsabilité estime garantie.

Poursuivons. L'enseignement à l'École d'architecture se borne donc à
peu près à des concours dits d'émulation, et à des grands concours annuels
« donnant aux élèves qui en remporteront les prix le droit d'être entre-
« tenus, pendant cinq années, aux frais de l'État, à l'école française à
« Rome. » (Pièglement, art. 3.) Ces concours d'émulation et autres sont
jugés par les quatre professeurs titulaires de la section d'architecture,
assistés d'une commission « composée de vingt membres, choisis parmi
« les architectes les plus distingués. — Ces membres sont élus par l'as-
« semblée générale de l'École (section d'architecture, de sculpture et de
« peinture), sur une liste de candidats présentés par la section d'ar-
« chitecture. Il est rendu compte des nominations au ministre... »
(Art. 7.)

Or, que la section d'architecture, c'est-à-dire les quatre professeurs,
soient seuls juges des concours ou qu'ils s'adjoignent les architectes les
plus distingués dont ils auront eux-mêmes fourni la liste, le résultat est
à peu près pareil. Et il est évident que la marque d'une distinction par-

XIII. \\
 
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