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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 13.1862

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Sichel, A.: Correspondance particulière de la Gazette des Beaux-Arts
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https://doi.org/10.11588/diglit.17332#0092

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84 GAZETTE DES BEAUX - ARTS.

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tableaux eux-mêmes. Notre vieille ville de Cologne, dont les rues tortueuses et sombres
ont si bien conservé le caractère du moyen âge catholique, éprouve enfin le besoin de
respirer un air plus jeune et plus abondant. Si le patriotisme fait bonne garde aux
frontières, il ne saurait du moins empêcher de pénétrer chez nous cette influence fran-
çaise qui aura modifié dans un temps prochain les vêtements et les monuments de
l'Europe entière.

M. P. Weyer a mis trente ans à réunir cette collection. Le but principal de ses
recherches était de reconstituer la suite historique des maîtres de l'école de Cologne.
Mais en achetant ceux-ci, l'homme de goût ne pouvait négliger les bonnes occasions
qui s'offraient à lui en échantillons d'autres maîtres, et c'est pour cela que nous lisons
dans son catalogue les noms de Holbein, de Ruysdaël, de Berghem, de Rembrandt, de
Rubens, etc., etc. Il ya dix ans, il fit imprimer une notice détaillée de ce qu'il possé-
dait alors. Ajoutons que cette collection, libéralement ouverte au public et aux étran-
gers, a pendant longues années subi l'épreuve de la discussion, et qu'elle jouit d'une
réputation méritée. Mais aujourd'hui, malgré les connaissances variées du propriétaire,
malgré la science acquise de l'expert, celui-ci, dans le catalogue de vente,a cru devoir
encore abriter son honorabilité sous cette note prudente, et que devraient apprendre
par cœur vos experts parisiens, toujours si tranchants dans leurs affirmations les plus
hasardées : « Quant aux noms des maîtres des peintures, on a pris pour norme les
monogrammes se trouvant sur les tableaux mêmes, et les avis de connaisseurs bien
renommés comme autorités. Comme tout le monde sait, il est impossible de donner
d'autres garanties, quand il s'agit de préciser les maîtres d'anciens tableaux. »

La vente aux enchères publiques commencera le 25 août prochain, et se continuera
les jours suivants sous la direction de M. J.-M. Heberle (H. Lempertz). La galerie est
ouverte tous les jours de dix heures à une heure, le matin, et de deux à six heures, le
soir, pour toutes les personnes munies d'un catalogue, et le catalogue est gratuit. D'ici
au '1er août, on peut traiter avec le propriétaire de l'acquisition en bloc de la galerie ou
de celle des séries des écoles spéciales. Si l'on se rend compte de la difficulté que
M. J.-P. Weyer a rencontrée pour former cette série, pour ainsi dire chronologique et
géographique, des écoles allemandes, on est conduit à éprouver un vif regret de voir
le résultat de tant de recherches dispersé en quelques jours. Quelle bonne fortune pour
le musée qui voudrait acquérir en bloc cette réunion si péniblement faite de maîtres
primitifs devenus aujourd'hui introuvables! Si j'en crois vos journaux, cette suite non
interrompue d'anneaux qui expliquent les belles époques par les phases successives
qu'a traversées l'art avant d'arriver à son épanouissement complet, est également un
des mérites de la collection Campana. Mais la collection Campana ne renferme guère
que des maîtres italiens, tandis que la collection Weyer est surtout consacrée à l'his-
toire de l'art en Allemagne.

Si je prétendais vous donner une idée complète de cette collection, j'aurais à vous
citer une foule de noms des maîtres primitifs de la haute Allemagne, les Wohlgemuih,
les Zeitblom, les Grunewald, les Altdorfer, les Cranach; mais ces œuvres offrent plus
souvent un intérêt historique et général que des beautés absolues. Au moins, les scènes
que ces peintres ont représentées, les types qu'ils reproduisent ont-ils plus d'intérêt de ce
côté-ci du Rhin qu'en France, où la peinture italienne passionne plus volontiers les
amateurs et même les érudits. Mais, si je ne prétends pas vous imposer nos maîtres
gothiques, je vous recommanderai cependant, de Guillaume de Cologne (1380), une
Sain.le Véronique tenant le saint suaire. Ce panneau, à fond doré, est exposé en ce
 
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