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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 13.1862

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Nr. 6
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Delaborde, Henri: Musée Napoléon III, collection Campana, [6], Les tableaux
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https://doi.org/10.11588/diglit.17332#0537

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COLLECTION CA.MPÀN A.— LES TABLEAUX.

511

sont nés croyants, et de préférer à cette conversion posthume les bonnes
œuvres de la vie même et les doctrines en action ?

Quels meilleurs enseignements sur tout ceci que les monuments de
caractères si différents récemment mis sous nos yeux ? Quoi de plus propre
à indiquer, dans la mesure qui convient, l'emploi de ressources con-
traires, a déterminer chaque limite, à définir les lois de chaque tache?
Aussi faut-il espérer que de telles leçons iront partout à leur adresse et
qu'il en résultera pour notre pays des avantages sérieux. De même
que les séries antiques du musée Napoléon III peuvent et doivent
avoir une influence considérable sur nos arts industriels, non pas en
éveillant un stérile esprit d'imitation, mais en remettant de sûrs prin-
cipes en lumière, en les expliquant par des exemples, en précisant les
conditions originelles, l'objet et la fonction du goût, de même les pein-
tures italiennes primitives peuvent instruire l'école française, en renou-
veler les inspirations et en épurer les doctrines, sans en dénaturer pour
cela ni les inclinations, ni le génie.

Certes, nous ne demandons pas que, par un calcul systématique, par
un effort pédantesque de la volonté, on simule les allures timides, les
naïvetés ou les gaucheries de l'inexpérience. Nous ne demandons pas
que pour contenter un vain caprice archaïque, les descendants de
Poussin et de Lesueur répudient leur glorieux héritage, qu'ils se remet-
tent à balbutier une langue qu'ont admirablement parlée leurs pères
et dont ils connaissent eux-mêmes de reste les règles et la syntaxe.
Autant vaudrait prescrire l'ingénuité à qui a vu longtemps et de près les
choses d'ici-bas, ou commander aux rides du visage de grimacer la grâce
enfantine. Mais nous souhaitons de tout notre cœur que, sans contrefaire
ridiculement l'inhabileté, sans parodier des erreurs qui n'auraient plus
la bonne foi pour excuse, l'école française emprunte de ces témoignages
sincères un surcroît de zèle et de passion pour les hautes vérités, pour
les efforts qui, après avoir ennobli les débuts de la vie, lui conservent
la dignité sur son déclin. C'est en y attachant ce sens que nous répé-
terons le mot de Joubert : « 11 faut tendre sans cesse à ramener l'art a
son âge viril, et, mieux encore, à son adolescence. »

n e n n i

del a b 0 k d E.
 
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