LIVRES D’ART ET GRAVURES.
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qu'on ne peut se rendre compte de la nature de leur génie qu’en consultant leurs gra-
vures. Ces morceaux, répandus d’ailleurs à grand nombre d’exemplaires, peuvent être
aussi plus aisément étudiés que les peintures.
Cet ouvrage n’est point le dernier que M. Waagen se propose de nous donner; il
nous promet un travail, analogue à celui qu’il livre au public, sur les autres écoles, et
particulièrement sur celles de l’Italie et de la France, dont les chefs-d’œuvre lui sont
très-connus par les nombreux voyages qu’il a faits en ces deux pays. II espère encore
pouvoir visiter l’Espagne et clore la série de ces traités par un manuel de la peinture
espagnole. Cet espoir est aussi le nôtre, car tout livre sorti d’un esprit aussi distingué
et aussi cultivé est une bonne fortune pour les amateurs et les artistes.
.1 Madame la comtesse de Vurerme. — Dix Eaux-fortes, par M. Aug. Constantin.
été appelé à illustrer le parc et le château des Turenne. Une nature ainsi faite à la
main a quelque peu gêné son goût de paysagiste, on s’en aperçoit. Plus d’une fois il
eût voulu tourner le dos au château pour regarder la ferme, abattre un sapin de
jardin ou un catalpa qui lui masquaient un chêne, et se sauver au fond des bois loin
de l’éternelle pelouse. Toutefois de ce paysage en toilette il a su tirer d’heureux
motifs rendus avec un bon sentiment de l’air et de la lumière, et il l’a fait d’une pointe
élégante à laquelle on reprocherait volontiers un excès de travail. Les pièces les mieux
réussies du recueil sont à coup sûr celles où le château se montre le moins : la prairie
(nous improvisons les titres), la vieille chapelle, le repos sous les saules et la vue d’en-
semble placée la dernière. Là, la nature posait devant l’artiste dans toute sa liberté rus-
tique, et il l’a interprétée dans toute sa poésie.
G MILE GA LIC H ON.
’gst assez la mode dans le monde des grands propriétaires d’avoir
le portrait de ses chevaux, de ses chiens, de son château, de ses
domaines. Honneur a ceux qui, en pareil cas. au lieu de mander le
photographe du village voisin, s’adressent à un véritable artiste.
M. Aug. Constantin, dont on connaissait de charmantes petites pièces, a
LEON LAGRANGE.
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qu'on ne peut se rendre compte de la nature de leur génie qu’en consultant leurs gra-
vures. Ces morceaux, répandus d’ailleurs à grand nombre d’exemplaires, peuvent être
aussi plus aisément étudiés que les peintures.
Cet ouvrage n’est point le dernier que M. Waagen se propose de nous donner; il
nous promet un travail, analogue à celui qu’il livre au public, sur les autres écoles, et
particulièrement sur celles de l’Italie et de la France, dont les chefs-d’œuvre lui sont
très-connus par les nombreux voyages qu’il a faits en ces deux pays. II espère encore
pouvoir visiter l’Espagne et clore la série de ces traités par un manuel de la peinture
espagnole. Cet espoir est aussi le nôtre, car tout livre sorti d’un esprit aussi distingué
et aussi cultivé est une bonne fortune pour les amateurs et les artistes.
.1 Madame la comtesse de Vurerme. — Dix Eaux-fortes, par M. Aug. Constantin.
été appelé à illustrer le parc et le château des Turenne. Une nature ainsi faite à la
main a quelque peu gêné son goût de paysagiste, on s’en aperçoit. Plus d’une fois il
eût voulu tourner le dos au château pour regarder la ferme, abattre un sapin de
jardin ou un catalpa qui lui masquaient un chêne, et se sauver au fond des bois loin
de l’éternelle pelouse. Toutefois de ce paysage en toilette il a su tirer d’heureux
motifs rendus avec un bon sentiment de l’air et de la lumière, et il l’a fait d’une pointe
élégante à laquelle on reprocherait volontiers un excès de travail. Les pièces les mieux
réussies du recueil sont à coup sûr celles où le château se montre le moins : la prairie
(nous improvisons les titres), la vieille chapelle, le repos sous les saules et la vue d’en-
semble placée la dernière. Là, la nature posait devant l’artiste dans toute sa liberté rus-
tique, et il l’a interprétée dans toute sa poésie.
G MILE GA LIC H ON.
’gst assez la mode dans le monde des grands propriétaires d’avoir
le portrait de ses chevaux, de ses chiens, de son château, de ses
domaines. Honneur a ceux qui, en pareil cas. au lieu de mander le
photographe du village voisin, s’adressent à un véritable artiste.
M. Aug. Constantin, dont on connaissait de charmantes petites pièces, a
LEON LAGRANGE.