LE SALON DE 1864
e Salon de 1864 s’ouvre sous l’em-
pire d’un règlement nouveau. Tout
est modifié : les conditions d’admis-
sion, le jury, les récompenses. Nous
avons trop bonne opinion des prin-
cipes qui ont dicté ces réformes pour
les discuter seulement en passant.
Mieux vaut prendre le temps de la
réflexion, étudier le sentiment pu-
blic, écouter les voix contradictoires
de la critique. Au lieu donc de placer
en tête de notre revue du Salon, comme une préface obligée, la discus-
sion de la constitution qui le régit, on nous permettra de rejeter cette
discussion à la fin. La question constitutionnelle mérite bien un article
spécial. D’ailleurs, le meilleur moyen d’asseoir un jugement sérieux,
n’est-ce pas de recueillir tous les témoignages? Si l’arbre se connaît à ses
fruits, le mérite du règlement de l’exposition nouvelle se déduira plus
sûrement de l’examen des œuvres exposées.
Chaque Salon a sa physionomie. Celle du Salon de 186A est de n’en
avoir pas. On pourra constater avec satisfaction que la moyenne de l’art
s’y montre encore élevée. Mais qu’avons-nous à faire de moyenne? L’art
ne vit pas par les talents secondaires. Un Phidias de second ordre cesse
d’être un Phidias, et fussent-ils cent, ils n’arriveraient pas à composer
en petite monnaie la valeur d’un grand artiste. Pour nous , qui n’avons
e Salon de 1864 s’ouvre sous l’em-
pire d’un règlement nouveau. Tout
est modifié : les conditions d’admis-
sion, le jury, les récompenses. Nous
avons trop bonne opinion des prin-
cipes qui ont dicté ces réformes pour
les discuter seulement en passant.
Mieux vaut prendre le temps de la
réflexion, étudier le sentiment pu-
blic, écouter les voix contradictoires
de la critique. Au lieu donc de placer
en tête de notre revue du Salon, comme une préface obligée, la discus-
sion de la constitution qui le régit, on nous permettra de rejeter cette
discussion à la fin. La question constitutionnelle mérite bien un article
spécial. D’ailleurs, le meilleur moyen d’asseoir un jugement sérieux,
n’est-ce pas de recueillir tous les témoignages? Si l’arbre se connaît à ses
fruits, le mérite du règlement de l’exposition nouvelle se déduira plus
sûrement de l’examen des œuvres exposées.
Chaque Salon a sa physionomie. Celle du Salon de 186A est de n’en
avoir pas. On pourra constater avec satisfaction que la moyenne de l’art
s’y montre encore élevée. Mais qu’avons-nous à faire de moyenne? L’art
ne vit pas par les talents secondaires. Un Phidias de second ordre cesse
d’être un Phidias, et fussent-ils cent, ils n’arriveraient pas à composer
en petite monnaie la valeur d’un grand artiste. Pour nous , qui n’avons