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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 16.1864

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Blanc, Charles: Livres d'art
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https://doi.org/10.11588/diglit.18739#0101

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LIVRES D’ART

Essais de critique d’art.— Salon cle 1863; Peintures murales deSaint-
Germain-des-Prés • Concours des prix de Rome; Envois de Rome,
1861, 1862, 1863; Musée Campana} par M. G. de Sault. — Paris,
Michel Lévy, 1864.

'est le titre trop modeste sous lequel un critique clés plus habiles et
des mieux informés vient de publier en un volume des articles qui ont
paru dans le Temps. A la finesse des sentiments et des pensées, à la
délicatesse de la touche, on reconnaît que l’écrivain pseudonyme
est une femme, bien qu’il y ait dans son savoir une fermeté peu
commune, et quelque chose de viril dans l’élévation et l’étendue de son esprit. Avant
de prendre la plume pour écrire sur les arts, l’auteur s’y est préparé par de fortes
études; il a visité les musées de l’Europe; il a vu les grands peintres où il faut les
voir: chez eux; il a courageusement appris, non pas seulement l’italien, qui s’apprend
sans courage, mais l’anglais et l’allemand; l’allemand, surtout, qui est la langue dans
laquelle ont écrit les pères de l’esthétique moderne. Ce n’est donc qu’après s’être armée
de toutes pièces, que MmeC. de Sault s’est présentée dans cette carrière dont nous avons
connu toutes les difficultés, tous les déboires, et où nous avons 'vécu assez longtemps
déjà, pour nous permettre d’en faire les honneurs à notre gracieux et savant confrère.

Il y a quelque vingt ans, nous faisions tous, plus ou moins, de la critique en vertu
de nos impressions : aujourd’hui, l’ensemble des études européennes nous force à faire
de la critique en vertu des principes, et c’est la seule bonne, après tout, la seule qui
ait le droit de s’imposer, ou du moins d’imposer, puisqu’elle parle, non plus au nom
d’un individu, mais au nom de la philosophie humaine, telle qu’elle s’est développée
depuis Platon jusqu’à Hé gel. MraeC.de Sault a des principes, une esthétique, et c’est une
grande raison de plus pour qu’elle soit la bienvenue. On s’en aperçoit, du reste, en
ouvrant son petit livre presque au hasard. Tout est facile quand on a pris la peine de
rechercher les principes : à la lumière qu’ils projettent, les questions se débrouillent et
se simplifient, les faits se classent d’eux-mêmes, les incertitudes se dissipent; on y voit
clair.

Le Salon de 1863, qui forme la partie la plus considérable des Essais de critique
d’art, se distingue entre tous par la finesse des aperçus. L’auteur n’est pas jaloux de
frapper fort, mais de frapper juste, et comme le disait à ce propos un homme d’esprit :
 
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