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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 16.1864

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Nr. 5
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Galichon, Émile: Des gravures sur bois dans les livres imprimés en Flandre pendant le XVe siècle
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https://doi.org/10.11588/diglit.18739#0429

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DES GRAVURES SUR BOIS. Ij05

més en Allemagne et dans les Pays-Bas pendant le xve siècle, il est utile,
croyons-nous, de donner quelques conclusions principales.

La découverte définitive de l’imprimerie typographique, vers 1A50,
anéantit les procédés de l’impression au frotton et met fin aux livres des
pauvres, dans lesquels la gravure en bois avait jeté, surtout dans les
Pays-Bas, quelque éclat.

Les imprimeurs, plus soucieux de leurs textes et de la qualité de
leurs caractères que de la perfection des planches devenues partie
accessoire de principale qu’elles étaient dans les livres des pauvres, lais-
sent entre leurs mains dégénérer la gravure en bois. Travaillant à côté
des calligraphes et des miniaturistes, ils sont plus préoccupés de pro-
duire à bon marché que de faire bien. Mais bientôt, devenus les seuls
propagateurs des chefs-d’œuvre de la pensée humaine, les imprimeurs
songent à la perfection complète de leurs publications, etKoberger, à Nu-
remberg, inaugure une ère nouvelle dans le Schatsbehalter, illustré par
Wolgemuth. Le xve siècle finit alors et le xvie commence avec les livres
ornés par Burgmair, Schauffelein et Albert Durer, qui assurent à la haute
Allemagne, sur les Flandres déchues, la prééminence en cet art.

Avec ces artistes, la gravure sur bois atteint son apogée et elle n’aura
plus désormais qu’à perdre. Leurs compositions, dessinées par eux-mêmes
sur les planches, trouvent des interprètes expérimentés qui ne redoutent
aucune difficulté d’exécution, et qui attaquent le bois avec une sûreté,
une franchise et une souplesse surprenantes. Dans leurs estampes, les
tailles se brisent, se croisent, s’entre-croisent et épousent la forme des
corps avec une aisance qui étonne à bon droit. Au moyen cl’un modelé
large et simple, d’une heureuse distribution de la lumière et des ombres,
les artistes qui dirigent le burin des graveurs obtiennent de beaux effets,
sans outre-passer les limites imposées à cet art. Mais l’Italie, et avec elle
la France, qui regardait plus alors par delà des Alpes qu’au delà du Rhin,
ne marchèrent pas tout de suite dans cette voie nouvelle. Longtemps en-
core un grand nombre des dessinateurs de ces pays, préoccupés unique-
ment d’épurer leur goût, de châtier leur dessin pour arriver à une beauté
suprême, portèrent peu d’attention aux progrès qui se faisaient à côté
d’eux. Pendant bien des années ils se contentèrent d’indiquer leurs figures
par un simple trait, comme le font voir nos fac-similé d’une planche du
Songe cle Polyphile, imprimé par les Aides en 1A99, et d’une estampe
de Y Entrée de Henri II à Paris, publiée en 15/|9.

EMILE GALICIION.
 
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