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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 16.1864

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Nr. 5
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Witte, Jean Joseph Antoine Marie de: Musée Napoléon III, collection Campana, [14], Les vases peints
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https://doi.org/10.11588/diglit.18739#0431

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COLLECTION CAMPANA. — LES VASES PEINTS.

à07

les arts il y eut un mouvement dont il reste des témoins dans tous les
musées et dans toutes les grandes collections de l’Europe. Quand Phidias
rompait avec les vieilles traditions et opérait une révolution complète dans
les œuvres de la sculpture, ce mouvement, cette expansion se faisaient
sentir dans toutes les branches de l’art. Mais qu’on ne s’imagine pas que
le type du beau jaillit tout d’un coup du génie créateur de Phidias,
comme Minerve sortit tout armée de la tête de Jupiter. Les artistes qui
avaient précédé le grand sculpteur avaient préparé les voies à ce déve-
loppement, et leur talent avait amené cette révolution. Une génération
après la mort de Phidias, les deux peintres rivaux Zeuxis et Parrhasius,
pour me servir des expressions de Pline b franchirent les portes déjà
ouvertes de l’art. Les peintres de vases suivaient de loin, il est vrai, le
mouvement; mais l'influence des grands artistes se faisait sentir partout,
et à défaut des chefs-d’œuvre des maîtres nous devons nous estimer
heureux de posséder des peintures d’un mérite très-inférieur, sans doute,
mais où se reflète partout le génie grec.

Nous avons vu que les céramographes avaient représenté quelquefois
des personnages historiques1 2. Ce sont des rois comme Crésus, Darius,
fils d’Hystaspe, des poètes célèbres tels qu’Alcée, Sappho, Anacréon.
Tous ces personnages vivaient avant les guerres médiques, ou au plus tard
vers l’époque de ces guerres3. Les poètes que je viens de nommer étaient
connus de tout le monde et, suivant l’excellente remarque de M. Otto
Jalm4, ils rappellent ce bon vieux temps, vanté par Aristophane, où
leurs noms étaient dans la bouche d’un chacun et où ils n’avaient pas
encore été dépossédés de leur antique réputation par les poètes dithy-
rambiques nouvellement à la mode5.

Les artistes antérieurs à Phidias, tout en conservant à leurs compo-
sitions un caractère grave et sérieux, cherchèrent à donner plus de liberté
et de vivacité aux mouvements de leurs personnages. Les scènes bachi-
ques peintes sur les vases fournissent des exemples de ce développement,
car si Bacchus lui-même continue toujours d’être représenté avec une
gravité solennelle, ses longs cheveux descendant sur les épaules, avec
une longue barbe et vêtu d’une tunique talaire, son joyeux thiase,

1. Hist. nat., xxxv, 36 .Amis fores aper tas intraverunt.

2. Gazette des Beaux-Arts, févr. '1864, p. 138, et sept. 1862, p. 205.

3. Crésus, Olymp. lviii, Darius, Olvmp. lxxii, Alcée et Sappho, Olymp. xlii, Ana-
créon, Olvmp. i.y.

4. Beschreibung der Vasensammlungin der Pinakothek zu München, p. clxxxix.

5. Aristophan., ap. Athen., xv, p. 694. A. — Cf. IVub., 1355 et seq. — Sehol.,
ad Thesmophor., 169.
 
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