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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 16.1864

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Nr. 5
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Fournier, Edouard: L' art de la reliure en France, [5]
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https://doi.org/10.11588/diglit.18739#0446

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

les Montmorin de Saint-Hérem ; quatre aiglons éployés, les La Trémoille;
des doloires d'or, les Groï ; des roses, le prince d’Aremberg ; des plaques,
le prince d’Isenghien, dont la magnifique bibliothèque a laissé si peu de
trace; une croix d’or sur beau maroquin, le maréchal de Castries; et
même que la double croix de Lorraine sur le dos et aux angles d’un vo-
lume indique qu’il vient delà bibliothèque de Stanislas, à Lunéville; mais
auprès de ces blasons si faciles à reconnaître, il en est qui sont de véri-
tables énigmes.

Même les habiles ne devinent pas à première vue, par exemple, qu'un
cru losange, entouré d'une couronne de fleurs, sur manteau d'hermine,
indique qu’un livre appartint à la duchesse d’Àiguillon. Ils seraient même
tentés de croire que ce sont de fausses armoiries et même maladroitement
fausses, car Lécu losangé. spécial aux femmes ne semble pouvoir s’ac-
corder avec le manteau d’hermine, insigne de la pairie; c’est cependant
un blason authentique. Il suffit pour l’expliquer de savoir que la duchesse
d’Àiguillon était pair esse de France.

Si l’on trouve sur des volumes reliés à la janséniste en beau maro-
quin rouge des masses d'armes croisées, on devine aisément que ces
volumes ont appartenu à quelqu'un de la famille des Gondi; mais voit-on
une couronne ducale surmonter et la cordelière des veuves entourer
l’écusson, la difficulté d’attribution commence. Il n’y a qu’un biblio-
phile expert qui pourra vous dire que ces livres viennent de chez la
duchesse de Lesdiguières, en son nom Paule de Gondi. Ce bibliophile,
en effet, s’il mérite son titre, doit savoir que la noble veuve possédait
une magnifique bibliothèque en son hôtel de la rue de la Cerisaie. La
même énigme se présente pour les volumes à l’écusson compliqué où les
armes des Verrue sont accolées à. celles des Luynes, reliées par une corde-
lière, et surmontées du mot Meudon. Si l’on ignore que madame de Ver-
rue, cette clame de volupté et d’esprit, dont Saint-Simon a si vivement
raconté les aventures, possédait une très-riche bibliothèque, moitié à
Paris, dans son hôtel de la rue du Cherche-Midi, et moitié à Meudon, son
séjour favori1, on ne devinera pas.

Les armoiries de femmes sont toujours un embarras d’explication. Il
n’est pas jusqu’à l’écu losangé aux fleurs de lis, gravé tantôt en or, tantôt
en argent sur les livres de Mesdames de France à Bellevue, qui ne soit
pas reconnu toujours du premier coup d’œil.

Les armoiries de convention, et les armes parlantes que les amateurs
d’autrefois mirent souvent sur leurs livres, de préférence à leur vrai bla-

I. Gabriel Martin fil le Catalogue rie sa vente. -1757. in-8.
 
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