DOI Heft:
Nr. 1
DOI Artikel:Beaumont, Édouard de: État de dépenses de la maison de Don Philippe d'Autriche: (1549 - 1551)
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.21404#0090
ÉTAT DE DÉPENSES
DE LA MAISON DE DON PHILIPPE D’AUTRICHE
(1549-155 1)
Dans un travail publié dernièrement par M. de
Ilefner-A'lteneck, directeur du Musée royal de Mu-
nich, se trouvent reproduits, photographiés, des
dessins originaux de maîtres allemands d’après les-
quels fut ciselée l’ornementation d’ensemble d’ar-
mures de parement destinées à des rois de France.
Certains de ces dessins prouvent que plusieurs
armures royales, maintenant placées au Musée
d’artillerie et considérées jusqu’à présent comme
des œuvres italiennes, ainsi que la belle armure de
Henri II conservée au Louvre, sont, cette dernière y
comprise, de façon allemande.
Mais peut-être ses précieux harnais furent-ils
ouvrés par des artisans d’Augsbourg en collaboration
avec quelques ciseleurs d’Italie.
Ces documents montrent combien alors était ordinaire la migration
des artisans forgerons et des damasquineurs étrangers.
Des Italiens ou des Espagnols de ces deux professions travaillèrent
aux gages des différentes cours de l’Europe, en Allemagne, en France,
en Angleterre, pour des princes qui avaient déjà leurs propres armuriers.
De cette sorte d’association provient la confusion de style et partant
la grande difficulté de déterminer la nationalité positive de certaines
armes ou harnais datant du xvie siècle.
A cette époque de luxe excessif, l’armure n’est presque plus une
chose de guerre, elle est plutôt l’œuvre exquise d’artistes qui ont étudié
les grands maîtres et qui les interprètent selon leur propre caractère.
Un « état de dépenses de la maison de Don Philippe d’Autriche, »
acte tout à fait inédit dont nous devons la communication à l’obligeance
DE LA MAISON DE DON PHILIPPE D’AUTRICHE
(1549-155 1)
Dans un travail publié dernièrement par M. de
Ilefner-A'lteneck, directeur du Musée royal de Mu-
nich, se trouvent reproduits, photographiés, des
dessins originaux de maîtres allemands d’après les-
quels fut ciselée l’ornementation d’ensemble d’ar-
mures de parement destinées à des rois de France.
Certains de ces dessins prouvent que plusieurs
armures royales, maintenant placées au Musée
d’artillerie et considérées jusqu’à présent comme
des œuvres italiennes, ainsi que la belle armure de
Henri II conservée au Louvre, sont, cette dernière y
comprise, de façon allemande.
Mais peut-être ses précieux harnais furent-ils
ouvrés par des artisans d’Augsbourg en collaboration
avec quelques ciseleurs d’Italie.
Ces documents montrent combien alors était ordinaire la migration
des artisans forgerons et des damasquineurs étrangers.
Des Italiens ou des Espagnols de ces deux professions travaillèrent
aux gages des différentes cours de l’Europe, en Allemagne, en France,
en Angleterre, pour des princes qui avaient déjà leurs propres armuriers.
De cette sorte d’association provient la confusion de style et partant
la grande difficulté de déterminer la nationalité positive de certaines
armes ou harnais datant du xvie siècle.
A cette époque de luxe excessif, l’armure n’est presque plus une
chose de guerre, elle est plutôt l’œuvre exquise d’artistes qui ont étudié
les grands maîtres et qui les interprètent selon leur propre caractère.
Un « état de dépenses de la maison de Don Philippe d’Autriche, »
acte tout à fait inédit dont nous devons la communication à l’obligeance