Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (2.Pér. 1.1869)

UN TABLEAU DE MICHEL-ANGE

DANS LA GALERIE NATIONALE DE LONDRES

La découverte d’un ta-
bleau de Michel-Ange, im-
portant , incontestable, et
sur lequel pourtant l’his-
toire jusqu’à ce jour est
restée muette, pourrait-elle
manquer d’intéresser vive-
ment tous les amateurs du
grand art?

C’est au directeur de la
Galerie nationale de Lon-
dres, M. Boxall, qu’est adve-
nue cette fortune. Il a eu le
bonheur d’enrichir le mu-
sée confié à ses soins d’une
œuvre capitale. Nous con-
naissions déjà deux tableaux
de chevalet authentiques du
peintre de la Sixtine, désormais nous en compterons trois.

1° La Vierge d’Agnolo Boni, une des gloires de la tribune de Florence ;
2° La Vierge aux anges, de lord Taunton en Angleterre;

3° La J/ ise.au tombeau, de la Galerie nationale de Londres.

Ces peintures, toutes trois de la jeunesse de Michel-Ange, toutes trois
exécutées a tempera, présentant toutes les trois des caractères identiques
d’exécution, des types frappants d’analogie, des beautés uniques, et des
défauts qu’il est impossible de méconnaître, forment une page importante
dans la vie mystérieuse du célèbre artiste *.

\. On comprendra que je ne mette point au rang des compositions de Michel-Ange
sa première peinture, le Saint Antoine, copié d’après la gravure de Martin Schœn;