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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 1.1869

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Nr. 5
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Burty, Philippe: Henry Houssaye, Histoire d'Apelles: [Rezension]
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https://doi.org/10.11588/diglit.21404#0505

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HISTOIRE D’APELLES

PAR M. HENRY HODSSAYE‘

'archéologie , telle qu’elle existe aujourd’hui, c’est-à-dire apportant
aux artistes et aux historiens des documents féconds et d'une authen-
ticité irrécusable, est fille du mouvement romantique de 1830. C’est
depuis ces années de renaissance qu’elle a pu prendre librement les
développements d’une science exacte. En attirant l’attention du public sur les admi-
rables monuments de notre architecture nationale, en lui en démontrant les beautés et la
logique, Lassus et son école provoquèrent des séries incessantes d’études précises, à la
fois théoriques et techniques. Le Moyen-âge, la Renaissance, les Arts byzantin, égyp-
tien, assyrien, grec même, furent interrogés, avec une passion et une patience incon-
nues à nos pères.

L'impulsion avait été donnée par la grande école historique et littéraire de la Res-
tauration, Guizot, les frères Thierry, de Barante, Henri Martin, en furent, à des titres
comme à des dates divers, les promoteurs. Delacroix, dans ses scènes historiques,
avait suivi la voie indiquée par les romans de Walter Scott, et Victor Hugo, dans sa
Noire-Dame de Paris, dont l’archéologie si souvent intuitive est toujours vivante,
marqua plus vivement la nécessité de ressusciter les êtres du passé dans un milieu aussi
ressemblant que possible à celui qu’ils avaient traversé. En 1827, les Didot publiaient
trois volumes devenus fort rares : la Chronique du petit Jehan de Saintré, Yllistorial
du jongleur, et les Ballades et fabliaux du Moyen-âge ; ils étaient ornés de vignettes,
de fleurons, de lettres dessinées et enluminées dans le goût des manuscrits originaux,
les deux premiers par M. Eugène Lami, le troisième par Bonington. Cette tentative
d’initier, même par des à peu près, les gens du monde, non-seulement au texte de
notre littérature nationale, mais encore à sa primitive ornementation de luxe, est très-
caractéristique et montre combien d’étapes suivent les idées avant d’arriver au définitif.

Le définitif, en archéologie purement litléraire, c’est la publication exacte des
textes — on sait que nos éditeurs contemporains n’y manquent point — et la traduc-
tion des littératures étrangères aussi littérale que l’autorise le génie de notre langue.
En archéologie critique, le définitif, c’est la reconstitution loyale de l’histoire des
artistes et de leur œuvre, à l’aide de textes contemporains ou de peu postérieurs, l’éli-
mination de toutes les légendes parasites, l’absence de tout esprit préconçu de système.

Sous l’empire de règles aussi strictes, on conçoit que l’histoire du passé est tout
entière à réviser. L’esprit moderne s’v soumet volontiers.

1. Paris, librairie academique Didier. Un volume in-8.
 
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