Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (2.Pér. 1.1869)

LA FAÏENCE DE ROUEN

AU X VI U SIÈCLE1

Outre les deux étymologies proposées
pour le mot faïence : Faenza et Fayance,
petite ville de Provence, il en est une troi-
sième qui pourra paraître hasardée, mais
qui a pour elle l’autorité d’un titre daté
de 16/(6, c’est-à-dire de l’époque où l’em-
ploi de ce produit industriel commençant
à se propager dans toutes les classes de la
société, il devint nécessaire de lui donner
un nom distinctif; c’est celle qui ferait venir
ce nom de celui de Valence, ville d’Espagne
qui a toujours été célèbre par les fabriques
de faïence que les Maures y établirent et qui
se sont perpétuées jusqu’à nos jours. Sui-
vant cette donnée, de même que Majorque,
lieu de transit et de dépôt pour les faïences
d’Espagne transportées en Italie, a fourni
l’appellation de majoliques; de même Va-
lence, grand centre de fabrication où la
France allait sans doute s’approvisionner,
aurait donné, par une altération légère de
son nom, la qualification de faïence. L’au-

torité que j’ai à invoquer pour justifier cette étymologie, c’est le procès-
verbal des informations et interrogatoires dans la poursuite intentée

1. Nous devons la communication de ce chapitre inédit de \ Histoire de la faïence
de Rouen, par André Pottier, à l’obligeance de M. A. Le Uniment, éditeur à Rouen,
qui doit bientôt en mettre au jour la première partie.