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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 1.1869

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Nr. 5
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Burty, Philippe: La collection du Lau
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https://doi.org/10.11588/diglit.21404#0494

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LA COLLECTION DU LAU

iis morts vont vite, chante la ballade... Les col-
lections aussi, peuvent dire les experts et les
commissaires-priseurs. A peine formées, un
caprice les dénoue et un autre caprice les
remplace.

La collection de tableaux modernes de M. le
marquis du Lau ornait le charmant hôtel qu il
s’est fait construire et décorer rue Jean-Goujon,
en mitoyenneté avec le prince Paul Demidoff. Je ne sais si l’exemple du
voisinage a été contagieux; mais ce qui est certain, c’est que ce beau
choix d’œuvres modernes, auquel nous réservions un long article que nous
voilà forcé d’écourter, sera vu à l’hôtel Drouot presque au moment où
paraîtront ces lignes et va être dispersé aux enchères.

J’en signale, à la course, les rares qualités.

Une grande partie de ces tableaux a fait partie des expositions que
M. Francis Petit organisait annuellement dans la galerie du Cercle de la
rue de Choiseul. C’est une garantie sérieuse, car l’on sait quel scrupule
M. Petit mettait à composer ce salon, qui, par son nombre discret, sa
fine lumière, son recueillement artiste, différait si profondément du salon
officiel. C’étaient en réalité des salons rétrospectifs, où les tableaux n’ap-
paraissaient que lorsque le temps les avait consacrés.

C’est là que, pour la première fois, je crois, j’ai vu cet admirable
Delacroix qui représente la Fête des Aïssaouas à Tanger ou à Meknez.
M. de Mornay, en me permettant un jour de feuilleter son précieux
album d’Eugène Delacroix, qui renferme, à l’aquarelle, une première
pensée déjà très-arrêtée de cette composition, m’a raconté qu'il avait
vu la scène, avec Delacroix, couché à plat ventre dans un grenier, et
regardant à travers les ais mal joints de la lucarne. S’ils eussent été soup-
çonnés, quoique M. de Mornay représentât la France, il eut été, avec
 
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