QUELQUES NOTES
SU H LA PEINTURE ET LA SCULPTURE CHEZ LES MUSULMANS
LETTRE A M. LE DIRECTEUR DE LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
Permettez-moi , cher Monsieur, de répondre ou
d’ajouter quelques mots à l’intéressant article que
M. Floriap Pharaon vient de publier dans la Gazelle
des Beaux-Arts « sur la Peinture et la Sculpture
chez les musulmans. »
Je ne crois pas que l’interdiction de ces deux arts
soit seulement consignée dans le Hadyz, ou Recueil
des causeries du Prophète ; et je ne crois pas non
plus que les Arabes, refusant à ce livre, pourtant ca-
nonique , la même irréfragable puissance qu’au
Koran, en aient interprété les paroles de manière à
se permettre, en un temps quelconque, la culture des
arts plastiqués. Je crois, au contraire, que les Arabes proprement dits, ceux qui ont
fondé l'Islam et qu’ont détruit ensuite les Mores en Espagne et les Turcs en Syrie,
ont toujours: été de zélés iconoclastes, et n’ont jamais cultivé d’autre art que celui
de l’architecture.
Le Korau dit, en effet (Sourate V, verset 92) : « O croyants, le vin, les jeux de
hasard, les statues, sont une abomination inventée par Satan. Abstenez-vous-en, de
peur que vous ne deveniez pervers. » En parlant ainsi, Mahomet ne faisait que repro-
duire la loi de Moïse : « Tu ne feras ni sculpture, ni image des choses qui sont dans le
ciel, ou sur la terre, ou dans les eaux, ou sous la terre; tu ne les adoreras pas et ne
leur rendras aucun culte. » — « Si lu m’élèves un autel de pierre, tu ne le feras pas
avec des pierres taillées; si tu y mets le fer, il sera fouillé. » — « Tu élèveras un autel
au Seigneur ton Dieu... avec des roches informes et non polies... » [Exode, chap. XX,
Deutéronome, chap. XXVII). Et cette loi de Moïse reproduisait simplement la tradition
d’Abraham, de qui les Arabes descendaient par Ismaël, comme les Hébreux par Israël
(Jacob) ; témoin la Pierre noire do la Kaaba, à la Mekke, qui passe pour avoir été
l’autel d’Abraham.
Cette loi d’Abraham, de Moïse, de Mahomet, était celle de toute la race sémitique
SU H LA PEINTURE ET LA SCULPTURE CHEZ LES MUSULMANS
LETTRE A M. LE DIRECTEUR DE LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
Permettez-moi , cher Monsieur, de répondre ou
d’ajouter quelques mots à l’intéressant article que
M. Floriap Pharaon vient de publier dans la Gazelle
des Beaux-Arts « sur la Peinture et la Sculpture
chez les musulmans. »
Je ne crois pas que l’interdiction de ces deux arts
soit seulement consignée dans le Hadyz, ou Recueil
des causeries du Prophète ; et je ne crois pas non
plus que les Arabes, refusant à ce livre, pourtant ca-
nonique , la même irréfragable puissance qu’au
Koran, en aient interprété les paroles de manière à
se permettre, en un temps quelconque, la culture des
arts plastiqués. Je crois, au contraire, que les Arabes proprement dits, ceux qui ont
fondé l'Islam et qu’ont détruit ensuite les Mores en Espagne et les Turcs en Syrie,
ont toujours: été de zélés iconoclastes, et n’ont jamais cultivé d’autre art que celui
de l’architecture.
Le Korau dit, en effet (Sourate V, verset 92) : « O croyants, le vin, les jeux de
hasard, les statues, sont une abomination inventée par Satan. Abstenez-vous-en, de
peur que vous ne deveniez pervers. » En parlant ainsi, Mahomet ne faisait que repro-
duire la loi de Moïse : « Tu ne feras ni sculpture, ni image des choses qui sont dans le
ciel, ou sur la terre, ou dans les eaux, ou sous la terre; tu ne les adoreras pas et ne
leur rendras aucun culte. » — « Si lu m’élèves un autel de pierre, tu ne le feras pas
avec des pierres taillées; si tu y mets le fer, il sera fouillé. » — « Tu élèveras un autel
au Seigneur ton Dieu... avec des roches informes et non polies... » [Exode, chap. XX,
Deutéronome, chap. XXVII). Et cette loi de Moïse reproduisait simplement la tradition
d’Abraham, de qui les Arabes descendaient par Ismaël, comme les Hébreux par Israël
(Jacob) ; témoin la Pierre noire do la Kaaba, à la Mekke, qui passe pour avoir été
l’autel d’Abraham.
Cette loi d’Abraham, de Moïse, de Mahomet, était celle de toute la race sémitique