Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (2.Pér. 1.1869)

LES

DERNIERS PROGRÈS DE IA PHOTOGRAPHIE1

ii.

oïtevin (c'est encore de lui qu’il va être
question), en cherchant à remplacer clans
l’ancienne impression purement chimique
les sels d’argent par les sels de fer et
l’acide gallique, a trouvé le tirage dit au
charbon, qui réalise la solidité par ex-
cellence, puisque, par son usage, on peut
produire des émaux et des faïences de
grand feu.

Déjà, en 1854, M. Lafon de Gamarsac,
combinant de la manière la plus heu-
reuse la pratique du saupoudrage, usité en chromolithographie, avec la
vieille et primitive image produite sur bitume par Niepce, avait réussi
à former un dessin photographique avec des poudres vitrifiables, et à
devenir le créateur du charmant art industriel des portraits sur émail :
mais, préoccupé avant tout de la transformation héroïque, si l’on peut
dire ainsi, des photographies par le feu, il ne s’était point arrêté à la fixa-
tion plus modeste, mais bien éminemment utile, de ces mêmes images
sur le papier, à 1 aide du noir dont on fait les estampes, ou de toute autre
matière colorante dont la solidité fut mise hors de doute.

Une observation nouvelle faite sur la couche de bitume additionné de
colophane et considéré, non plus comme vernis de réserve pour une gra-
vure, mais comme simple matière agglutinative, comme mordant suscep-
tible de retenir les couleurs vitrifiables en poudre, à la surface des émaux,
révéla à cet expérimentateur sagace la propriété qu’avait cette couche de
perdre sa qualité adhésive, là où elle était devenue insoluble sous l’action

1. Voir le précédent numéro.