Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 1.1869

DOI Heft:
Nr. 2
DOI Artikel:
Bailly, Prosper: Les écoles de dessin à Paris
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.21404#0207

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
LES ÉCOLES DE DESSIN

A PARIS

ouk le sceptique Mercier « les écoles gratuites de dessin ne font que
« multiplier ces inutiles artisans d’un luxe ruineux; que signifie ce
« crayon dans la main des enfants? Est-ce là un gage de subsis-
« tance? C’est un grand malheur public que cette protection écla-
« tante accordée à des talents frivoles ou dangereux. » Après cette
déclamation, notre auteur parle, sans s’en douter, des arts méca-
niques, du fabricant de gaze et de l’industrie : il prouve par ses observations, aussi
violentes que singulières, qu’en définitive on ne peut se passer des sciences du des-
. sin, de la géométrie et de Y ornement. Enfin cet estimable déclamateur « s’élève avec
« force contre la peinture, la gravure, l’architecture, l’enluminure, la sculpture, tous
« arts faux, inutiles, dangereux, qui ont usurpé les titres du génie. Il est temps de les
« déposséder et de rendre aux arts riants et utiles, aux arts de sentiment, les sommes
« immenses que le pinceau et le ciseau ont détournées pour quelques impressions molles
« et passagères '. » Tel est l’échantillon des critiques des gens de l’année 1786.

Mais, en dépit de la mauvaise humeur de Mercier dans son Tableau de Paris en 1788,
nous pensons que sa diatribe contre les écoles de dessin est d’une injustice ridicule:
c’est pour cela que nous écrivons les lignes suivantes.

A tous les âges de l’histoire on remarque que les arts du dessin étaient en honneur
chez les anciens peuples : les Indiens, les Chinois, les Égyptiens, les Persans, les Grecs
et les Romains nous ont laissé des monuments qui le prouvent. On est surpris de la
variété ingénieuse, et quelquefois singulière, de cette grande et mystérieuse intelli-
gence des ouvriers des anciens temps.

En France nos imagiers, nos miniaturistes, nos sculpteurs en bois, nos verriers et
tous les artistes du moyen âge répandirent dans leurs œuvres, avec une profusion
habile, mille combinaisons des lignes, des formes, des figures que l’on retrouve encore
dans une parfaite conservation dans les grands musées de Paris et des principales villes
de l’Europe. Après eux vinrent, au xvi» siècle, les chefs-d’œuvre sur lesquels on peut
étudier les progrès des arts du dessin.

t. Tableau de Paris en 1788, t. X, p. 99.
 
Annotationen