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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 1.1869

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Nr. 6
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Guiffrey, Jules: L' Hôtel de Soubise, 2: les bâtiments, les tableaux, le musée
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https://doi.org/10.11588/diglit.21404#0569

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546

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

de distinctions qui ont fort applaudy à cette petite feste. Le lendemain, M. lembassa-
deur a ouvert son grand bal masqué où tout le palais Farnaise a retantv de joye e
d’applodissement à toutte la magnificence que se ministre a si noblement répandu. Les
nouvelles publique, monsieur, vous donnerons bien mieu que moy se détail; je nav
osé vous en parler que parse que l’académie s’i trouve intéressée.

Il semble enfin que M. de Troy veulle se déterminer à proffiter de l’embarquement
de M. lembassadenr à qui le roy envoyé une frégatte à Sivita-Vechia pour le moy de
janvier. Je crois, monsieur, que vous aprouvés qu'il gouverne toujour jusque a se
terme; il me fit sentir que cela luv ferait plaisir; les égards que je dois avoir pour
luy seront soumis à vos volontés. Je n’ay d’autres désirs que celuy de bien m’istruire
[instruire] affm de meritter mieu vos bontés et votre confiance.

J’ay l’honneur d’aitre avec un très profond respect, monsieur, votre très humble
et très obéissant serviteur,

Natoire.

Cette lettre sans suscription, nous dit M. Campardon, l’érudit his-
torien de Mme de Pompadour, était sans doute adressée à M. de Yandières,
devenu depuis marquis de Marigny, frère de Mme de Pompadour, qui
avait la haute surveillance en France, et même à Rome, sur tout ce qui
concernait les beaux-arts.

Yoici maintenant une lettre de Joseph Yernet au même marquis de
Marigny. On sait que ce parvenu fit respecter une position difficile et
oublier le scandale de son élévation par sa modestie et la protection
intelligente qu’il ne cessa d’accorder à l’art et aux artistes. Les lettres
de Joseph Vernet ne sont pas rares; celle-ci nous a paru cependant digne
d’être citée, tant à cause des renseignements qu’elle renferme sur
l’entreprise des ports de France, que pour le passage où l’artiste ne dé-
daigne pas de faire sa cour à Mme de Pompadour et en même temps à
son frère. M. Léon Lagrange ne l’a pas connue quand il a écrit son volume
sur Joseph Yernet.

Rochefort, 12 novembre 1761.

Il y a douze jours que je suis icy pour proffiter de l’armement qu’on y fait, qui me
fournis des objets convenables à orner les tableaux que je fais pour le Roy.

Après avoir observé de toutte part ce port cy (peut favorable à la peinture parce
qu’il est tout plat), j’en ay fait deux crocquis de deux différents points de vue pris des
deux extrémittés du port, c’est-à-dire : dans un j’ay la corderie pour premier objet et
les magazins dans le fond; et dans l’autre les magazins et la corderie dans le fond. Ce
sont là les ediffices les plus apparents et qui forment et contiennent toute la longueur
du port. Je ne scay si j’en dois faire deux tableaux, il me semble qu’un seul suffirait
puisque les mômes objets se trouveraient reppetez dans tous les deux. J’attendrai,
monsieur, vos ordres là-dessus pour continuer mes opérations.

« Je vay dans quelques jours retourner à La Rochelle reprendre le tableau du port
de cette ville, et comme les vaisseaux qu’on arme icy me cachent une grande partie
 
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