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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 19.1879

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Yriarte, Charles: Les arts à la cour des Malatesta au quinzième siècle, 1: 1400 - 1468
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https://doi.org/10.11588/diglit.22839#0049

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44

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

Les Isottoei, recueil de poésies en l’honneur d’Isotta, sont posté-
rieures à 1446, au moins dans leur entier, par la simple raison qu’on y
fait allusion au tombeau élevé par Sigismond à Isotta du vivant même
de sa maîtresse, dans le temple de San-Francesco (1450). Les Elégies con-
sacrées par la médaille de Matteo sont bien celles dues à Isotta elle-même,
et s’il fallait des preuves tirées des écrivains du temps, on en pourrait
fournir de tout à fait concluantes. Lorenzo Legati, Guilio Cesare Carpac-
cio, et beaucoup plus tard Carlo Pinti, sont très affirmatifs. Le premier,
par exemple, met en scène Apollon et les Muses ; le concours est ouvert
sur le Parnasse ; Isotta a présenté ses œuvres.

Hoesit, Isottoeos elegos miratus et inquit.

Yatibus et nobis ecce magistra datur.

Le second ne fait pas allusion directe à ses Elégies, mais il vante son
amour pour l’étude et sa supériorité reconnue dans la poésie :

Erat prudentia, disciplinarium stadiis, sed

Poeticis præcipuè exercitatione clara.

Carlo Pinti, enfin, la place dans le cortège et le chœur de Phœbus
Apollo :

Quam prudens, sapiens, quam fueris

Ghori Phoebi culta poetria.

Il n’y a pas à s’étendre davantage sur ce point, mais les témoignages
de son illustration et de sa culture intellectuelle sont très nombreux; elle
a mérité de figurer dans les recueils de femmes célèbres du xve siècle,
et, en effet, elle était digne d’y occuper une place. C’est une figure dont
l’illustration n’est pas seulement locale, sa renommée, vers 1450, avait
franchi les limites de Pdmini ; mais elle vécut sans cesse dans la même
région, et je ne crois pas qu’elle en soit jamais sortie.

Après avoir été la maîtresse du prince, depuis 1444 (à peu près)
jusqu’à 1457, elle devient enfin sa femme. Sigismond guerroie sans
cesse, et elle gouverne à sa place. La réputation de Malatesta, comme
guerrier, est prééminente jusqu’en 1460; en 1461 son étoile pâlit.
Presque toujours vainqueur jusque-là, il se voit acculé dans Rimini ; le
24 août 1462, à Piano di Marotla, il subit une défaite sanglante. Son
frère lui-même combat contre lui; le pape, après l’avoir excommunié,
puis brûlé en effigie, a juré sa perte, et pousse Urbin contre Rimini ;
Frédéric de Montefeltre lui prend Mondavio, Mondaino , Montefiore,
Yerucchio, berceau de la grandeur des Malatesta, et jusqu’à Fano, leur
 
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