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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
sarcophage pour constater la présence et l’identité des corps qui y étaient
déposés, on n’y trouva qu’un squelette, alors que tous les autres conte-
naient des cadavres relativement conservés. Cependant Tiraboschi (t. VI,
p. i, pag. 354) laisse entendre qu’il s’agit ici d’un savant connu sous le
nom de Gemistio Giorgio Platone di Bizancia, ainsi appelé parce qu’il
était un des plus éloquents soutiens de la doctrine de Platon. 11 avait
effectivement vécu à la cour de Malatesta et était mort en Morée en 1451.
L’épitaphe dit que Sigismond, pour donner une preuve de son zèle pour
l’érudition, voulut apporter le corps de Morée et le déposer dans cette
tombe.
Nous entrerons bientôt dans le temple; autant l’extérieur est simple
et sobre d’ornementation, autant l’intérieur est riche et touffu. L’incer-
tiiudelaplus complète a régné jusqu’ici sur les attributions des œuvres
sculpturales, très nombreuses et très variées, qui forment la décoration.
C’est là un problème dont la solution n’a pas encore été cherchée, et on
se demande comment, à part dix lignes de Vasari, une page de Perkins
et quelques notes de l’édition Lemonnier, un sujet aussi fécond n’a tenté
aucun écrivain d’art. Il faut dire que les documents probants sont dis-
persés dans toute l’Italie — s’ils existent encore — et que ce sont jus-
tement les grandes autorités du xvie siècle qui ont surtout contribué,
par des attributions manifestement fausses à épaissir les ténèbres dont
l’origine de ces œuvres de la première moitié du xv° siècle est encore
enveloppée. Nous n’avons pas la présomption, malgré de longues et
patientes recherches, d’avoir résolu la question et dissipé tous les
doutes ; mais il ne sera pas sans intérêt de connaître le résultat de nos
investigations, non seulement à Rimini, mais à Florence, Bologne, Pesaro,
Fano, Urbino et Cesena, et aussi au Vatican; nous demanderons seule-
ment au lecteur de nous permettre de les continuer pendant quelque
temps encore, car certains des éléments du problème nous échappent
jusqu’aujourd’hui.
CHARLES YRIARTE.
( La suile prochainement.)
GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
sarcophage pour constater la présence et l’identité des corps qui y étaient
déposés, on n’y trouva qu’un squelette, alors que tous les autres conte-
naient des cadavres relativement conservés. Cependant Tiraboschi (t. VI,
p. i, pag. 354) laisse entendre qu’il s’agit ici d’un savant connu sous le
nom de Gemistio Giorgio Platone di Bizancia, ainsi appelé parce qu’il
était un des plus éloquents soutiens de la doctrine de Platon. 11 avait
effectivement vécu à la cour de Malatesta et était mort en Morée en 1451.
L’épitaphe dit que Sigismond, pour donner une preuve de son zèle pour
l’érudition, voulut apporter le corps de Morée et le déposer dans cette
tombe.
Nous entrerons bientôt dans le temple; autant l’extérieur est simple
et sobre d’ornementation, autant l’intérieur est riche et touffu. L’incer-
tiiudelaplus complète a régné jusqu’ici sur les attributions des œuvres
sculpturales, très nombreuses et très variées, qui forment la décoration.
C’est là un problème dont la solution n’a pas encore été cherchée, et on
se demande comment, à part dix lignes de Vasari, une page de Perkins
et quelques notes de l’édition Lemonnier, un sujet aussi fécond n’a tenté
aucun écrivain d’art. Il faut dire que les documents probants sont dis-
persés dans toute l’Italie — s’ils existent encore — et que ce sont jus-
tement les grandes autorités du xvie siècle qui ont surtout contribué,
par des attributions manifestement fausses à épaissir les ténèbres dont
l’origine de ces œuvres de la première moitié du xv° siècle est encore
enveloppée. Nous n’avons pas la présomption, malgré de longues et
patientes recherches, d’avoir résolu la question et dissipé tous les
doutes ; mais il ne sera pas sans intérêt de connaître le résultat de nos
investigations, non seulement à Rimini, mais à Florence, Bologne, Pesaro,
Fano, Urbino et Cesena, et aussi au Vatican; nous demanderons seule-
ment au lecteur de nous permettre de les continuer pendant quelque
temps encore, car certains des éléments du problème nous échappent
jusqu’aujourd’hui.
CHARLES YRIARTE.
( La suile prochainement.)