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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
exquis, voilà, dit Lenoir, ce qui constitue ces peintures dont l’exécution
est parfaitement soignée1 ». Sur d’autres panneaux, Anne de Montmo-
rency s’était fait représenter, ainsi que ses enfants, dans l’attitude de
l’adoration, avec leurs saints patrons debout derrière eux. Je serais porté
à croire que ces deux derniers panneaux de vitres sont ceux qui décorent
aujourd’hui la chapelle du château de Chantilly.
Du reste, le connétable, nous le verrons plus loin, ne négligeait
aucune occasion de multiplier son image. La première chose qui frappe
la vue en arrivant àEcouen est sa statue équestre de profil, placée au-des-
sus de la porte d’entrée dans le cintre de l’avant-corps. Ses emblèmes
personnels, ainsi que ceux du roi et de Diane de Poitiers, étaient répan-
dus à profusion dans toutes les parties delà décoration. La grande che-
minée monumentale qui décore l’une des façades de la cour intérieure,
telle qu’on la voit encore dans l’une des planches de Du Cerceau, est
toute couverte de croissants et de fleurs de lis alternant, ce qui, par
parenthèse, semble prouver que cette partie du château ne fut guère
terminée qu’au moment de la plus grande faveur de Diane de Poitiers.
Un nombre infini d’objets d’art ou de curiosité concourait à l’orne-
mentation de ces façades et à la décoration intérieure du château. Parmi
les derniers, il est souvent parlé, dans les anciennes descriptions, d’un
très-beau vase de jaspe monté sur un pied de biche en bronze antique
dont on avait fait un bénitier, et d’une table de plus de trois pieds et
demi de diamètre taillée d’un seul morceau dans un cep de vigne.
Enfin tous les détails les plus vulgaires de la décoration intérieure
jusqu’à la serrurerie et au dallage des pièces avaient été l’objet de soins
particuliers, ainsi qu’on peut encore s’en faire une idée par les divers
objets de cette provenance aujourd’hui .épars dans différentes collec-
tions publiques ou privées.
Pour la serrurerie, il suffit de citer : la belle plaque de serrure au
chiffre du connétable décorée de figures et d’ornements du plus beau
style, qui se voit au Musée de Cluny (nous la reproduisons ici) ; — les
autres plaques de serrure et la plaque de verrou aux armes de Mont-
morency, ainsi que le heurtoir portant le même blason entouré du
collier de Saint-Michel, qui font partie de la collection Sauvageot,
actuellement au Louvre; — et les charmants verrous ou targettes aux
armes de Montmorency, aux chiffres de Henri II et de Diane de Poitiers,
aujourd’hui dans la collection de M. Queyroy, à Moulins.
Plusieurs collections, celle de M. le duc d’Aumale, le Musée Sauva-
1. Histoire de la peinture sur verre, page 83.
GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
exquis, voilà, dit Lenoir, ce qui constitue ces peintures dont l’exécution
est parfaitement soignée1 ». Sur d’autres panneaux, Anne de Montmo-
rency s’était fait représenter, ainsi que ses enfants, dans l’attitude de
l’adoration, avec leurs saints patrons debout derrière eux. Je serais porté
à croire que ces deux derniers panneaux de vitres sont ceux qui décorent
aujourd’hui la chapelle du château de Chantilly.
Du reste, le connétable, nous le verrons plus loin, ne négligeait
aucune occasion de multiplier son image. La première chose qui frappe
la vue en arrivant àEcouen est sa statue équestre de profil, placée au-des-
sus de la porte d’entrée dans le cintre de l’avant-corps. Ses emblèmes
personnels, ainsi que ceux du roi et de Diane de Poitiers, étaient répan-
dus à profusion dans toutes les parties delà décoration. La grande che-
minée monumentale qui décore l’une des façades de la cour intérieure,
telle qu’on la voit encore dans l’une des planches de Du Cerceau, est
toute couverte de croissants et de fleurs de lis alternant, ce qui, par
parenthèse, semble prouver que cette partie du château ne fut guère
terminée qu’au moment de la plus grande faveur de Diane de Poitiers.
Un nombre infini d’objets d’art ou de curiosité concourait à l’orne-
mentation de ces façades et à la décoration intérieure du château. Parmi
les derniers, il est souvent parlé, dans les anciennes descriptions, d’un
très-beau vase de jaspe monté sur un pied de biche en bronze antique
dont on avait fait un bénitier, et d’une table de plus de trois pieds et
demi de diamètre taillée d’un seul morceau dans un cep de vigne.
Enfin tous les détails les plus vulgaires de la décoration intérieure
jusqu’à la serrurerie et au dallage des pièces avaient été l’objet de soins
particuliers, ainsi qu’on peut encore s’en faire une idée par les divers
objets de cette provenance aujourd’hui .épars dans différentes collec-
tions publiques ou privées.
Pour la serrurerie, il suffit de citer : la belle plaque de serrure au
chiffre du connétable décorée de figures et d’ornements du plus beau
style, qui se voit au Musée de Cluny (nous la reproduisons ici) ; — les
autres plaques de serrure et la plaque de verrou aux armes de Mont-
morency, ainsi que le heurtoir portant le même blason entouré du
collier de Saint-Michel, qui font partie de la collection Sauvageot,
actuellement au Louvre; — et les charmants verrous ou targettes aux
armes de Montmorency, aux chiffres de Henri II et de Diane de Poitiers,
aujourd’hui dans la collection de M. Queyroy, à Moulins.
Plusieurs collections, celle de M. le duc d’Aumale, le Musée Sauva-
1. Histoire de la peinture sur verre, page 83.