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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 19.1879

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Nr. 4
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Clément de Ris, Louis: Musée impérial de l'Ermitage à Saint-Pétersbourg, 2: musées du Nord
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https://doi.org/10.11588/diglit.22839#0360

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346

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

Le livret attribue seize toiles à Paul Véronèse. Je ne le chicanerai
pas sur cette libéralité. Si elle tombe juste, j’affirme du moins que la
qualité des œuvres est inférieure à la quantité. La plus digne de ce
décorateur de génie est un Mars et Vénus où l’on retrouve le talent
facile et lumineux dont Véronèse a été si prodigue dans les Noces de
Cana, du Louvre.

Nos stations deviennent rapides. Les merveilleux artistes italiens du
xve et du xvie siècle nous rendent difficiles pour leurs descendants. Mais
comme en fait d’art j’ai le bonheur d’être éclectique, je signalerai :

De Salvator Rosa, Dèmocrite et Protagoras, Soldats jouant aux dès,
deux Port de mer dont les paysages sont traités dans des gammes claires
et lumineuses que nous ne connaissons pas à Paris;

De Sasso Ferrato, la Vierge à V oiseau et la Vierge et Ven faut Jésus•

De Carie Maratte, un Portrait du pape Clément IX;

De Canaletto, la Réception du comte Gergi à Venise et les Épousailles
du doge avec la Mer, charmants tous deux et fort importants.

Plus heureux que le Louvre, le Musée de l’Ermitage peut montrer
de Tiepolo, un des tempéraments d’artiste les plus souples qui furent
jamais, un Festin de Cléopâtre, grand plafond décoratif où le peintre a
déployé toute la gaieté de sa brosse, tout l’éclat de son coloris, toute
sa prestesse à se jouer des difficultés, en un mot toute cette science de
coloriste dans laquelle il n’a eu qu’un maître : Véronèse, et qu’un rival :
Boucher.

ÉCOLES ESPAGNOLES.

On attribue à Antonio Rincon (Guadalajara, l/i46 —1500?) une Vierge
avec l’enfant Jésus, petit panneau présentant tous les caractères d’une
œuvre flamande, vers 1490. Il est impossible de discuter cette attribu-
tion, les œuvres de Rincon étant inconnues jusqu’à ce jour. Le Musée
de Madrid possède bien deux portraits de Ferdinand et d’Isabelle, mais
ces deux portraits ont été copiés au xvie siècle, d’après les originaux
placés autrefois dans l’église de San-Juan de los Reyes, à Tolède. Le peu
que l’on sache de Rincon, c’est qu’il alla en Italie étudier à l’école de
Ghirlandajo, et fut nommé à son retour peintre en titre des deux rois
catholiques1. M. Waagen considérait la Vierge et l’Enfant comme
l’œuvre d’un bon peintre de l’ancienne école flamande, et je crois que

1. Voir Y Abrégé historique des écoles primitives espagnoles, par M. Cruzada
Villâamil, dans le Catalogue du Musée national del Fomento. Madrid, 1865, pag. 211
et suiv.
 
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