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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
moment il ne cessa de travailler pour la cour romaine, d’abord sous les
ordres de Bramante, puis comme collègue de Raphaël, et enfin comme
architecte en chef, à côté de Baldassare Peruzzi. Grâce aux registres
romains, nous pouvons préciser les dates omises par l’artiste.
Antoine était en relations avec Jules il dès 1509, peut-être même
plus tôt. Nous le voyons d’abord diriger des ouvrages de charpenterie
à Saint-Pierre et au Vatican (voir plus loin). En 1512, au dire de Vasari,
Bramante lui confia la construction du corridor qui conduisait aux fossés
du château de Saint-Ange, cet apanage de la dynastie des San Gallo. Une
indemnité de 10 écus par mois lui fut allouée, d’après lui, pour ce tra-
vail, que la mort de Jules II vint interrompre. Nos documents confirment
l’assertion du biographe.
Vasari insiste longuement sur les services rendus par le jeune artiste
florentin au vieil architecte en chef. Tantôt Antoine complétait les des-
sins que la main tremblante du maître ne pouvait plus qu’ébaucher,
tantôt il veillait à l’exécution de ses ordres. Ses lumières, son exactitude,
son zèle, le rendirent bientôt indispensable. Mais, quelque précieuse qu’ait
été pour Bramante cette collaboration, elle ne pouvait lui suffire; elle
s’était d’ailleurs produite assez tard. Pour entreprendre la glorieuse
campagne de la rééducation de Saint-Pierre, il lui fallait un état-major
bien autrement nombreux. La Ville éternelle se trouvait-elle en état de
le lui fournir? Telle était certes une des questions qui préoccupèrent
le plus justement Bramante, au moment où Jules II lui confia la direction
suprême des travaux.
EUGENE MÜNTZ.
GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
moment il ne cessa de travailler pour la cour romaine, d’abord sous les
ordres de Bramante, puis comme collègue de Raphaël, et enfin comme
architecte en chef, à côté de Baldassare Peruzzi. Grâce aux registres
romains, nous pouvons préciser les dates omises par l’artiste.
Antoine était en relations avec Jules il dès 1509, peut-être même
plus tôt. Nous le voyons d’abord diriger des ouvrages de charpenterie
à Saint-Pierre et au Vatican (voir plus loin). En 1512, au dire de Vasari,
Bramante lui confia la construction du corridor qui conduisait aux fossés
du château de Saint-Ange, cet apanage de la dynastie des San Gallo. Une
indemnité de 10 écus par mois lui fut allouée, d’après lui, pour ce tra-
vail, que la mort de Jules II vint interrompre. Nos documents confirment
l’assertion du biographe.
Vasari insiste longuement sur les services rendus par le jeune artiste
florentin au vieil architecte en chef. Tantôt Antoine complétait les des-
sins que la main tremblante du maître ne pouvait plus qu’ébaucher,
tantôt il veillait à l’exécution de ses ordres. Ses lumières, son exactitude,
son zèle, le rendirent bientôt indispensable. Mais, quelque précieuse qu’ait
été pour Bramante cette collaboration, elle ne pouvait lui suffire; elle
s’était d’ailleurs produite assez tard. Pour entreprendre la glorieuse
campagne de la rééducation de Saint-Pierre, il lui fallait un état-major
bien autrement nombreux. La Ville éternelle se trouvait-elle en état de
le lui fournir? Telle était certes une des questions qui préoccupèrent
le plus justement Bramante, au moment où Jules II lui confia la direction
suprême des travaux.
EUGENE MÜNTZ.