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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 19.1879

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Nr. 6
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Chennevières-Pointel, Charles Philippe de: Les dessins de maîtres anciens exposés à l'École des Beaux-Arts, 1
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https://doi.org/10.11588/diglit.22839#0550

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

niants, sous le nom de Nicoletto deModène, ce Nicoletto dont Passavant a
décrit l’œuvre dans le tome V de sou Peintre-Graveur, et qui, en effet,
avait gravé diverses pièces d’ornement analogues, que l’on doit croire
composées par lui. Ces deux morceaux à la plume, teintés d’aquarelle,
sont d’une invention charmante d’arabesques mêlées de figures et d’écus-
sons, du caprice le plus élégant et de la plus fine manière de Mantegne,
dans laquelle Passavant dit, du reste, qu’il exécuta ses premières
grandes estampes. Ces deux belles compositions d’ornement appar-
tiennent à M. Malcolm.

Le duc d’Aumale a prêté de J. Bell in une Vierge entre saint Jean-
Baptiste et saint Jérôme, dessin d’un grand caractère, provenant de la
collection Reiset. — Le Christ debout sur des nuages, delà collection Mal-
colm, rappelle, dit-on, celui de la Transfiguration du Musée de Naples.—
J’entends dire autour de moi que l’ange Gabriel, fragment d’une Annon-
ciation, attribué ici au Bel lin et appartenant à M. de Beckerath, pourrait
bien être de Gaudenzio Ferrari.— Les deux petits cadres qui sont venus
à Mgr le duc d’Aumale par l’acquisition qu’il a faite d’un gros lot de la
collection Alex. Lenoir, et qui représenteraient l’un Jean Bellin dessiné,
en 1505, par son élève Victor, l’autre Victor dessiné à la même date par
son maître Jean Bellin, sont intéressants et non pas invraisemblables, à
en juger par l’exécution bellinesque des costumes.— Le disciple, pense-
t-on, serait Vittore Camelo.

Vasari, auquel on peut d’ordinaire se fier presque sûrement quand
il s’agit d’une œuvre de Florence ou de Rome, devient fort sujet à cau-
tion quand on le dépayse dans les écoles du nord de l’Italie, et c’est
pourquoi, bien qu’affirmée par lui au bas de la monture dont il a décoré
l’encadrement, l’attribution au Carpaccio du dessin appartenant àM. Mal-
colm nous paraît plus que douteuse. Ce groupe de Bacchanale, beau
dessin à coup sûr, je ne le donnerais ni à Carpaccio, ni à Lorenzo Costa,
mais à quelque autre maître du Nord, et j’attendrais patiemment que le
temps, un bon hasard et un peu de recherches m’en révélassent l’auteur.

M. Malcolm est encore l’heureux possesseur d’un autre dessin, celui-
ci du Giorgione, qui nous touche particulièrement, nous autres les fidèles
du Louvre. C’est celui qui représente un jeune homme jouant du luth
auprès d’une femme nue, vue de dos et assise à terre. La figure de la
femme est précisément la même dont chacun se rappelle le beau corps
arrondi, au premier plan de notre Concert champêtre. Le dessin, qui,
dans ses autres parties, est sain et bien conservé, se trouve, par
malheur, fort retouché dans cet intéressant torse de femme.

L’élève du Giorgione, le grand Titien a là deux très magistraux cro-
 
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