Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (2.Pér. 19.1879)

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

tés fidèles au maître, comme MM. Gonzalès et Casanova, qui font toutes
leurs murailles en savon de Marseille mouillé, afin de refléter le plus
possible d’étoffes de satin et d’épaules nues. Ceux-là se traînent dans
l’ornière, tandis que M. Boldini applique sa prestidigitation merveilleuse
à des sujets modernes. La Dépêche^ un tout petit'tableau, représente
un garde républicain, haut sur son cheval, tirant de son sac de cuir la
lettre qu’attend un portier, droit devant sa porte qu’il nettoie. C’est par-
fait; on ne peut aller plus loin clans l’exécution. C’es't le fac-similé
fait art; mais que nous importe que ce portier ait renversé un seau
d’eau, que ce militaire apporte une lettre ! Et à M. Boldini, cela lui est
aussi indifférent qu’à nous; il n’a de préférence pour rien, il fait tout
également; il n’y a pas de difficulté pour ce pinceau magique. Un jeune
débutant, M. Walter-Gay, a placé son premier tableau sous le patronage
de Fortuny : la Leçon d'escrime; on y sent l’influence du maître, mais
M. Gay a des dons bien personnels et bien précieux; il a un sentiment
très fin de la couleur et parfait de la lumière. C’est un brillant début.

ARTHUR BAIGNER ES.

(la suite prochainement.)