UNE DEMEURE SEIGNEURIALE AU XIXe SIÈCLE
LE CHATEAU UE CHANTILLY ET SES COLLECTIONS
Y
PEINTURE
ÉCOLE FRANÇAISE (XIXe SIÈCLE).
’est une épreuve sérieuse pour les pein-
tures modernes de disparaître pendant
quelques années, puis de se représenter
tout à coup, dans une collection publique
ou privée, rangées à leur ordre chronolo-
gique, à la suite ou eu face de chefs-
d’œuvre anciens. Combien en avons-nous
retrouvés, dans les musées provinciaux ou
étrangers, de ces tableaux à succès, dont
l’apparition au Salon avait fait émeute, que la presse avait de toutes ses
voix chantés, et la gravure reproduits par tous ses moyens, et devant
lesquels nous nous sentions stupéfaits et glacés comme devant des
choses mortes ! Tant sont, hélas ! étranges et fréquents ces caprices de
goût et ces erreurs de jugement qui rendent une génération étrangère
à celle qui la pousse, et qui se succèdent souvent en nous-mêmes avec
une telle rapidité que l’homme mûr doit s’étonner le plus souvent de ses
enthousiasmes de jeune homme, et le vieillard ajouter toujours quelque
indulgence aux opinions de l’homme mûr! Aussi n’est-ce pas, pour notre
compte, sans quelque inquiétude que nous sommes entrés dans la galerie 1
1. Voir Gazette des Beaux-Arts, 2e période, t. XXII, p. 369, 402, t. XXIII,
p. 315, et t. XXIV, p. 193.
LE CHATEAU UE CHANTILLY ET SES COLLECTIONS
Y
PEINTURE
ÉCOLE FRANÇAISE (XIXe SIÈCLE).
’est une épreuve sérieuse pour les pein-
tures modernes de disparaître pendant
quelques années, puis de se représenter
tout à coup, dans une collection publique
ou privée, rangées à leur ordre chronolo-
gique, à la suite ou eu face de chefs-
d’œuvre anciens. Combien en avons-nous
retrouvés, dans les musées provinciaux ou
étrangers, de ces tableaux à succès, dont
l’apparition au Salon avait fait émeute, que la presse avait de toutes ses
voix chantés, et la gravure reproduits par tous ses moyens, et devant
lesquels nous nous sentions stupéfaits et glacés comme devant des
choses mortes ! Tant sont, hélas ! étranges et fréquents ces caprices de
goût et ces erreurs de jugement qui rendent une génération étrangère
à celle qui la pousse, et qui se succèdent souvent en nous-mêmes avec
une telle rapidité que l’homme mûr doit s’étonner le plus souvent de ses
enthousiasmes de jeune homme, et le vieillard ajouter toujours quelque
indulgence aux opinions de l’homme mûr! Aussi n’est-ce pas, pour notre
compte, sans quelque inquiétude que nous sommes entrés dans la galerie 1
1. Voir Gazette des Beaux-Arts, 2e période, t. XXII, p. 369, 402, t. XXIII,
p. 315, et t. XXIV, p. 193.