UN POLYPTYQUE
D’ANTONELLO DE MESSINE
Ers publiant quelques notes
de voyage sur une œuvre
authentique et péu connue
d’Antonello de Messine, nous
ne prétendons ni révéler un
chef-d’œuvre ni débrouiller
l’histoire encore un peu lé-
gendaire de l’introduction de
la pratique de la peinture à
l’huile en Italie. Notre pré-
tention n’est autre que de
décrire les cinq panneaux
que possède le Musée de Mes-
sine, et de fournir ainsi un
document, négatif il est vrai',
à ceux qui seraient tentés d’écrire cette histoire. Pour ceux-là, ce que nous allons
dire se réduira à ceci : c’est qu’en l’armée 1473 Antonello peignait encore à la dé-
trempe sur fond d’or.
Sans la courte inscription, imitant une écriture tracée à la plume sur un petit
morceau de papier, qui nous donne cette date et le nom de celui qui les a peints, comme
sur le portrait du Musée du Louvre, on n’accorderait qu’une médiocre attention aux pan-
neaux de Messine. On se croirait en présence de l’œuvre de quelque peintre inconnu
du xve siècle, comme on en voit tant dans les églises et dans les musées d’Italie, se
rattachant plutôt à l’école vénitienne qu’à toute autre.
Ils formaient jadis, dans l’église de San-Gregorio à Messine, pour laquelle ils avaient
été peints, un de ces rétables à compartiments encadrés, suivant l’habitude, dans un
motif d’architecture dorée; mais aujourd’hui ils sont séparés et chacun est limité par
une moulure de bois doré relativement moderne.
Il est possible qu’il y en ait eu davantage, car il nous semblerait assez difficile de
D’ANTONELLO DE MESSINE
Ers publiant quelques notes
de voyage sur une œuvre
authentique et péu connue
d’Antonello de Messine, nous
ne prétendons ni révéler un
chef-d’œuvre ni débrouiller
l’histoire encore un peu lé-
gendaire de l’introduction de
la pratique de la peinture à
l’huile en Italie. Notre pré-
tention n’est autre que de
décrire les cinq panneaux
que possède le Musée de Mes-
sine, et de fournir ainsi un
document, négatif il est vrai',
à ceux qui seraient tentés d’écrire cette histoire. Pour ceux-là, ce que nous allons
dire se réduira à ceci : c’est qu’en l’armée 1473 Antonello peignait encore à la dé-
trempe sur fond d’or.
Sans la courte inscription, imitant une écriture tracée à la plume sur un petit
morceau de papier, qui nous donne cette date et le nom de celui qui les a peints, comme
sur le portrait du Musée du Louvre, on n’accorderait qu’une médiocre attention aux pan-
neaux de Messine. On se croirait en présence de l’œuvre de quelque peintre inconnu
du xve siècle, comme on en voit tant dans les églises et dans les musées d’Italie, se
rattachant plutôt à l’école vénitienne qu’à toute autre.
Ils formaient jadis, dans l’église de San-Gregorio à Messine, pour laquelle ils avaient
été peints, un de ces rétables à compartiments encadrés, suivant l’habitude, dans un
motif d’architecture dorée; mais aujourd’hui ils sont séparés et chacun est limité par
une moulure de bois doré relativement moderne.
Il est possible qu’il y en ait eu davantage, car il nous semblerait assez difficile de