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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 1.1889

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Nr. 1
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Michel, André: La décoration de l'hôtel de ville de Paris
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https://doi.org/10.11588/diglit.24445#0065

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

elle représentait des tendances opposées, des intérêts divers et des
amitiés, protections on clientèles très nombreuses et variées, elle était
fatalement condamnée à l’éclectisme le plus banal, aux compromis
les plus médiocres. — La lecture de ses procès-verbaux est, à ce point de
vue, très instructive et amusante. Lorsque quelqu’un se lève presque
à chaque séance, pour rappeler les exigences de Yunité décorative (nous
devons rendre à M. Dalou cette justice, qu’il a défendu avec la plus
louable énergie cette cause, d’avance perdue), chacun de se récrier
sur cette sacro-sainte unité décorative, de la mettre hors de discus-
sion, d’en proclamer les droits et les lois absolus. — Mais, à peine
s’est-on mis en règle avec les principes, on reconnaît aussitôt qu’il
« s’agit de donner aujourd’hui satisfaction à beaucoup d’artistes »,
et les listes sortent des poches. En vain, M. Dalou fait-il observer
qu’au point de vue de l’intérêt de Y art (qui n’est pas toujours celui
des artistes) il vaudrait mieux confier à un artiste, même inférieur,
l’ensemble d’un travail plutôt que de le morceler entre plusieurs ar-
tistes de talent; en vain, émet-il incidemment cet avis que l’Arc de
Triomphe aurait gagné à être donné tout entier à Rude, — et sou-
tient-il, qu’à défaut de grand artiste, et si l’on veut absolument
diviser le travail, encore faut-il en répartir les différents morceaux
d’une façon raisonnable et avec quelque préoccupation de l’harmonie
totale; — une fatalité plus forte que tous les raisonnements s’impose
à cette commission, comme à toutes les autres.et la liste des pro-

positions s’allonge de séance en séance.

Voici, en définitive, — et dans l’impossibilité où nous sommes de
suivre salle par salle la discussion, — quelle a été la conclusion du
travail et le choix des commissaires. Laissons la parole au rappor-
teur. « La commission a été unanime à reconnaître qu’il convenait
d'adopter un programme assez large, pour que les différentes person-
nalités qui honorent l’art de notre pays pussent trouver place sur
cette liste... Toutes les écoles, tous les genres doivent nécessairement
trouver place dans la maison commune. Aucune forme d’art ne
peut en être exclue. » Toute liberté sera laissé aux artistes pour le
choix des sujets ; ici la commission a même adopté une méthode assez
originale. Elle a commencé par attribuer chaque salle à un ou plu-
sieurs artistes, qu’elle a ensuite appelés devant elle pour choisir avec
eux l'idée générale qui devrait présider à la décoration.

L’escalier d’honneur, comprenant un grand plafond, des tympans
et des voussures, a été confié à M. E. Delaunay. Le sujet adopté par
la commission, d’accord avec l’artiste, est « la Gloire de Paris ».
 
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