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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 1.1889

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Nr. 1
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Reinach, Salomon: Courrier de l'art antique, 5
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https://doi.org/10.11588/diglit.24445#0081

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COURRIER DE L’ART ANTIQUE.

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un moulage au Louvre à côté de la Victoire de Samothrace, dont le motif
est analogue et le travail infiniment supérieur. Les répliques libres de la
Victoire de Pæonios sont très nombreuses : on en trouve jusque dans les
terres cuites de Myrina. Nous avons reproduit en lettre une statuette en bronze
de type semblable, qui, découverte à Rome, est entrée à Y Antiquarium de
Berlin1; il est difficile d’imaginer une silhouette plus charmante. Comme
dans la Victoire d’Olympie et les répliques en terre cuite, la jambe droite
est nue : c’est un effet de la rapidité de la course, en vue de laquelle on
échancrait la tunique sur le côté au lieu d’emprisonner les jambes comme
dans un fourreau 2. Les jeunes filles Spartiates, qui avaient adopté cette

DEUX FEMMES GRECQUES, PEINTURE DE LÉCYTHE BLANC DÉCOUVERTE A SUESSULA.

mode, étaient qualifiées de phenomérides, c’est-à-dire « montreuses de
cuisses », et Euripide leur reprochait comme une coquetterie provocante ce
qui n’était, à l’origine du moins, qu’un costume commode pour lâchasse et
pour la course. Mais Euripide était Athénien et, dans ses vers, il n’était pas
tendre pour les femmes.

Nous avons signalé, au cours d’un précédent article 3, les beaux bas-
reliefs découverts à Mantinée par M. Fougères, membre de l'École française
d’Athènes. Ces neuf figures, représentant la lutte musicale de Marsyas et
d’Apollon en présence des Muses, décoraient le piédestal d’un groupe que
Pausanias attribue formellement à Praxitèle. On a prétendu de divers côtés
que ces bas-reliefs étaient postérieurs au ive siècle, mais c’est là une affir-

1. Dressel, Annali deü’ Instit., 1885, p. 292, tav.. d’agg. C. fîg. 3. M. Dressel
pense, à tort selon nous, que c’est une Artémis tirant de l’arc.

2. Cf. E. Pottier, La Nécropole de Myrina, p. 357.

3. Gazette des Beaux-Arts, 1888, t. I, P- 72.
 
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