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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 1.1889

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Nr. 3
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Portalis, Roger: La gravure en couleurs, 3
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https://doi.org/10.11588/diglit.24445#0221

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LA GRAVURE EN COULEURS.

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des lointains, et le costume clair du dix-huitième siècle éclate au
travers du feuillage en notes gaies, ou amuse l’œil dans des intérieurs
du plus élégant style.

François Janinet (1752-1813) participait plus que personne à ce
goût de recherches et d’inventions qui passionnait les artistes au
début du règne de Louis XVI. Le premier, après quelques essais
d’aquatinte d’après Gravelot, il complète son effet en appliquant
résolument des planches de couleur sur la planche gravée au lavis.
Son début est une petite estampe de forme ronde intitulée VOpérateur,
qui porte cette mention : Gravé à l'imitation clu lavis en couleur par
F. Janinet, le seul qui ait trouvé cette manière, chez Vauteur, maison de
M. l’abbé Lucas, rue du Plâtre-Saint- Jacques ; mais il tâtonne encore et
nous rangerions volontiers dans cette première période des pièces
comme Tarquin et Lucrèce et Joseph et Zcduca. Janinet demeure alors
place Maubert, Hôtel de la Limace.

Dès 1774, l’artiste est assez habile pour produire sa Marie-Antoi-
nette à la haute coiffure, Lun des morceaux célèbres de la gravure en
couleurs. Le portrait a grande allure dans son cadre mobile, avec les
bleus chatoyants du manteau de cour, le velouté des traits, des épaules
et de la gorge. Il est regrettable que dans presque toutes les épreuves
la tète soit retouchée au pinceau. Rappelons, pour donner une idée de
la valeur de ce portrait, qu’une épreuve avant la lettre s’est vendue
2,850 francs à la vente Muhlbacher (1881).

La Confiance enfantine et la Crainte enfantine datent de 1774-75, et
sont des estampes qui rendent fort bien les teintes plates des aqua-
relles de Freudeberg. Combien nous leur préférons les deux médail-
lons, Y Amour et la Folie où le graveur a su garder la vaporeuse
couleur de Fragonard. Les tons de chair des Trois Grâces sont un peu
briquetés parfois sur les épreuves. Ne faut-il pas mettre ce défaut au
compte de l’original de Pellegrini, ou tout au moins à celui de l’im-
primeur? On doit avoir la pièce « avant les guirlandes » afin de jouir
de certains détails dissimulés ensuite sous les fleurs.

Les estampes se succèdent nombreuses et réussies. Voici la Colon-
nade clu palais Méclicis, à Rome, sous laquelle Robert Hubert nous fait
voir les jeunes pensionnaires dessinant les antiques du jardin de la
villa, les Ruines romaines de Pernet, des Vues de Paris d’après de
Machy, des pièces d’après Caresme comme la Bacchante enyvrée et le
Satyre impatient, d’autres d’après Charlier célébrant Vénus et son
culte. La plus jolie est la Toilette de Vénus (1783), aimable reproduc-
tion du célèbre tableau de Boucher. Louons le graveur d’avoir habi-
 
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