Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 1.1889

DOI Heft:
Nr. 3
DOI Artikel:
Portalis, Roger: La gravure en couleurs, 3
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.24445#0237

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
212

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

comparée à celle de Janinet, mais on s’étonne que le hasard de
l’ordre alphabétique la mette dans l’œuvre à côté du portrait de
Marat, ce médecin de la guillotine. Ce n’est pas d’aujourd’hui qu’on
a reproché au graveur la versatilité d’opinion que semblent montrer
ses planches. La vérité est qu’il fit avec les moyens de son temps le
même métier que les dessinateurs d’aujourd’hui. En d’autres termes,
Alix illustra les événements dont il fut le témoin, de là les portraits
des hommes de 89, puis ceux des hommes de 93, puis le triomphe de
la République le 9 thermidor, les sujets légers du Directoire, les
portraits de Barras, de Bonaparte et des Trois Consuls réunis, celui
de Napoléon, des estampes quelque peu ridicules sur Partant pour
la Syrie, sur la Capitulation de Paris, l’Entrée de Louis XVIII et
la Naissance du duc de Berry.

En somme, dans ces nombreux sujets historiques, Alix s’est
montré graveur en couleurs très habile. Mentionnons encore parmi
ses meilleurs portraits, des acteurs, Baptiste aîné, Mi chu, Mlle Maillard
et surtout Mm0 Saint-Aubin, la chanteuse légère, dans un de ses rôles.
Les images de deux jeunes héros sont à signaler, Barra et Viola, le
premier surtout dans les traits juvéniles sont rendus avec finesse et
douceur.

Alix nous conduit jusqu’en 1815, à l’époque où expire la gravure
en couleurs dérivant du lavis. Parmi les dernières pièces que l’on
puisse encore citer, n’oublions pas le très grand portrait-équestre de
Napoléon par Le Vachez et la Danse clés Chiens d’après Carie Vernet
par le même Le Vachez, qui, antérieurenent avait gravé en couleurs
de fins petits portraits de Louis XVI, Marie-Antoinette, Bonaparte, le
général Moreau, Masséna, puis ceux du Premier Consul et de Camba-
cérès in-folio. On peut encore mentionner, comme dernières produc-
tions de la gravure en couleurs expirante, les portraits de Desseaux,
chirurgien en chef de l’Hôtel-Dieu, et de l’oculiste Forlanze, signés
du graveur Gautier. Le coloriage triomphe alors et la pratique s’en
est continuée fort longtemps dans le cours de ce siècle.

BARON ROGER PORTALIS.

(La suite prochainement.)
 
Annotationen