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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 1.1889

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Gruyer, Gustave: Les livres à gravures sur bois, 6: publiés à Ferrare
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https://doi.org/10.11588/diglit.24445#0380

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346

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

gèrent Scarsellino de fixer ce souvenir à l’aide du pinceau. Le peintre
ne se montra pas inférieur à sa tâche. Il a répandu sur les traits
sans beauté du cardinal Borromée une intense expression d’élévation
morale et de foi ardente qui commandent le respect et l’admiration.
La figure se détache sur le fond avec beaucoup de relief, et il y a un
remarquable effet de la lumière sur la tempe.

Par l’enquête à laquelle nous venons de nous livrer, on voit que
l’art de la gravure sur bois appliqué à l’ornementation des livres
trouva beaucoup de faveur à Ferrare, sans jeter autant d’éclat qu’à
Florence et à Venise, et que les spécimens en furent nombreux et
souvent remarquables. Mais il n’eut que rarement pour adeptes des
artistes ferrarais, et ce sont le plus souvent des dessinateurs et même
des graveurs étrangers auxquels les libraires eurent recours. Si
l’influence de Cosimo Tura se fit plus d’une fois sentir, c’est le
style des écoles voisines que trahissent la plupart des planches.
Tantôt elles exhalent comme un parfum florentin; tantôt elles font
songer aux maîtres milanais, padouans et surtout vénitiens. Il est
certain que Ferrare avait de fréquentes relations avec Venise, sa
riche et puissante voisine. De là, de nombreux rapports aussi entre
les typographes des deux pays. Ceux de Venise prêtèrent en diverses
occasions des planches à ceux de Ferrare, et c’est probablement,
nous l’avons dit, à des artistes employés par les éditeurs vénitiens
que s’adressèrent pour d’importantes publications les éditeurs fer-
rarais, car il semble que les gravures de certains livres publiés à
Ferrare soient dues à la même main que les planches de certains
livres publiés à Venise. Aux sujets dans lesquels la mise en scène
des personnages exige de l’imagination s’ajoutent des portraits indi-
quant l’étude intelligente de la nature et l’habitude de se mesurer
avec elle. Malheureusement on a presque toujours affaire à des ar-
tistes anonymes. Quelques initiales permettront peut-être de décou-
vrir un jour des auteurs encore inconnus, mais jusqu’à présent il
n’y a que Giovanni de Buglhat, Antonio Hucher et Vittorio Baldini
dont on sache les noms.

GUSTAVE GRUYER.
 
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