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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 1.1889

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Nr. 5
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Gonse, Louis: Coup d'oeil avant l'ouverture: Exposition Universelle de 1889
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https://doi.org/10.11588/diglit.24445#0393

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L’EXPOSITION UNIVERSELLE DE 1889.

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collaborateurs, auront mérité la reconnaissance de tous les Français.
Ce sont eux qui nous auront conduits à la victoire.

Voici la quatrième grande bataille que la France livre sur le
terrain pacifique des arts et de l’industrie. Depuis 1855, quelles
étapes et quels bonds ! Mais le souvenir des triomphes et des surprises
d’antan disparaîtra dans l’éblouissement que laissera sans aucun
doute derrière elle l'Exposition qui va s’ouvrir.

Il serait prématuré de vouloir décrire par le menu ces merveilles.
On enlève les échafaudages, on cloue les planchers et les cloisons, on
installe les vitrines, on décharge les wagons, on amoncelle les caisses,
on achève les bassins, les fontaines, on nivelle les jardins, on pose
les statues; au moment où nous écrivons, rien n’est encore prêt,
rien n’a reçu la toilette finale et le dernier poli. Tout au plus est-il
permis d’embrasser à vol d’oiseau, et d’un coup d’œil, les princi-
pales dispositions architectoniques et décoratives de cet ensemble
gigantesque.

Un des traits distinctifs de l’Exposition de 1889, est la gaieté
générale des aspects. La polychromie architecturale en est la carac-
téristique. Il semble qu’architectes et ingénieurs se soient donné
le mot pour entrer délibérément et sans contrainte dans cette voie
nouvelle. Le même phénomène se produit dans les modes et les
toilettes féminines. Si la couleur nous tient, elle ne nous lâchera
plus. Ce sera un des bienfaits de l’influence des arts de l’Orient, et
tous ceux qui ont l’œil artiste ne peuvent que se réjouir de cette
transformation du goût.

Quand on aborde l’Exposition par les pentes du Trocadéro et le
pont d’Iéna, le tableau est d’une animation déformés et d’un chatoie-
ment de tons extraordinaires. En 1878, au contraire, l’effet du
bâtiment principal paraissait, on s’en souvient, un peu maigre,
monotone et gris. Les pavillons des jardins et surtout le Trocadéro,
donnaient seuls aux lignes leur caractère pittoresque. L’architecture
des ensembles était, pour ainsi dire, inexpressive ; c’était une série
de hangars juxtaposés. Tandis que le plan de l’Exposition de 1889
vous saisit par l’ampleur, la netteté et l’élégance de la conception.
Ces masses babyloniennes ont une vie organique. Chaque membre
a sa fonction : d’abord la Tour Eiffel, qui est le fanal, l’enseigne de
1 Exposition ; puis le fer à cheval du Palais des Arts, le Palais des
Industries diverses et enfin la colossale-Galerie des Machines.

On se souvient des méfiances, des critiques et des protestations
qui ont accueilli, à ses débuts, la construction de la Tour Eiffel : tout
 
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