Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 3.1890

DOI Heft:
Nr. 6
DOI Artikel:
Albert, Maurice: Le salon de 1890 aux Champs-Élysées, [1], Peinture
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.24447#0492

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
450

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

currence, n’aurait-elle pas réussi, même après les deux brillantes
expositions de l’an passé, à les. mettre en frais nouveaux de talent?
Quels efforts devaient avoir réalisés ceux des Champs-Elysées pour
boucher certains trous trop apparents, et faire pâlir dans notre
mémoire des noms aimés, absents du catalogue! Et d’autre part, ne
savions-nous pas qu’un des plus illustres parmi les anciens, depuis
longtemps retiré sous sa tente et sereinement assis dans la gloire,
allait se dresser en pied, et reparaître au grand jour du Champ de
Mars, pour aider ses recrues à porter haut et ferme l’étendard de
l’association nouvelle?

Oui bien, on pouvait se dire tout cela, et d’autres choses encore.
Mais, que voulez-vous? Depuis plusieurs années nous avons vu, en
politique et en littérature, tant de gens se diviser et se séparer, pour
se grouper et se sous-grouper, que nous nous sentons infiniment
écœurés et las de ces.querelles et de ces coteries. Et puis, tout le
monde n’est pas artiste, hélas! tout le monde ne se brouille pas, le
cœur léger, avec ses habitudes ; et c’en était une, bien vieille et sin-
gulièrement douce, de retrouver chaque printemps, réunis en rangs
serrés dans ce palais de l’Industrie qu’ensoleillent tant de bons sou-
venirs, ces soldats de l’art qui veulent aujourd’hui combattre en
ordre dispersé. Pour ceux enfin que l’Exposition attire, non
seulement comme une fête des yeux et de l’esprit, mais comme un
bon salon d’étude, quel profit il y avait à tenir là, en quelque sorte
sous la main, cadre contre cadre, les représentants les plus divers
et les plus opposés de l’Ecole moderne, les Bouguereau et les Carolus
Duran, les Bonnat et les Besnard, les Henner et les Cazin, les Puvis
de Chavannes et les Benjamin Constant! Quel régal c’était, et quelle
leçon, de passer de celui-ci à celui-là, d’aller et de venir, de com-
parer, rapprocher, distinguer, en un mot de les commenter les uns
par les autres! De ces faciles promenades à travers des salles conti-
guës se dégageait toujours, sinon des impressions harmonieuses, du
moins une idée générale et d’ensemble.

N’y pensons plus... pour cette année!

Telles sont les réflexions qui s’offraient d’elles-mèmes à l’esprit,
il y a trois semaines. Avant de résumer celles qui s’imposent aujour-
d’hui, demandons à la Société des artistes ce qu’elle a fait pour
consoler et rasséréner beaucoup d’honnêtes gens sans parti-pris.

Dans la bataille, le soldat troublé cherche des yeux son capitaine.
Comme lui, et avec la foule (une fois n’est pas coutume), nous cher-
 
Annotationen