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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 3.1890

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Nr. 6
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Lefort, Paul: Les peintures de Véronèse au musée de Madrid
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https://doi.org/10.11588/diglit.24447#0514

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LES PEINTURES DE VÉIIONÈSE A MADRID.

47Ï

plus haut intérêt ou se trouve être, comme c’est le cas pour le Gior-
gione, un merveilleux et incomparable chef-d’œuvre. Mais, nous ne
nous sommes pas assigné pour tâche d’étudier présentement l’École
vénitienne telle qu’elle se montre au Musée du Prado. C’est aux
seuls.ouvrages de Paolo Caliari que nous désirons circonscrire cette
brève notice.

Des vingt et un tableaux de Paul Yéronèse, cinq sont des portraits
de femmes et seize des compositions mythologiques, allégoriques ou
religieuses. Parmi les premiers, un seul est hors de pair. Il porte au
catalogue le n° 545 et représente une dame au visage plein, éclairé
d’yeux bruns, et à la chevelure d’un beau roux doré qu’ornent de
grosses perles. Elle porte une robe verte dont les manches blanches
sont brodées d’or et, par-dessus, un surtout noir tailladé, retenu aux
épaules par un joyau et serré à la ceinture par une cordelière d’or
dont la darne retient l’extrémité dans sa main droite.

Comme élégance, comme richesse d’arrangement et de coloration,
ce portrait est de beaucoup supérieur à notre portrait de Jeune femme
du Musée du Louvre.

Dans les compositions religieuses de Madrid aucune toile n’est,
on s’en doute bien, comparable pour la magnificence du spectacle aux
Noces de Cana et au Repas chez le Pharisien du Louvre. Cependant, le
Musée du Prado possède lui aussi ses Noces de Cana. Apporté de l’Es-
curial et provenant de la vente de Charles Ier, ce tableau qui ne
mesure guère plus de deux mètres en largeur n’est ni la copie réduite
ni l’esquisse ou la première pensée de notre célèbre Banquet. C'est,
dans ses petites proportions, une œuvre tout à fait originale et achevée
où, comme au Louvre, Yéronèse a, parmi les personnages, introduit
quelques portraits, le sien, entre autres, et celui de Giovanni-Battista
Maganza, le peintre de Vicence.

Sans avoir non plus les énormes dimensions de non Noces de Cana
ou du Repas chez Lévi de l’Académie des Beaux-Arts de Venise, le
Jésus au milieu des docteurs, de Madrid, en a cependant toute l’impor-
tance. Ce sujet convenait d’ailleurs merveilleusement au génie de
l’artiste qui s’est complu à le placer dans une magnifique architecture.

Rien n’est, dans son œuvre, mieux ordonné que cette vaste et
superbe composition, où Yéronèse, au groupe de Marie, de Joseph et
de leurs amis retrouvant après trois jours d’inquiètes recherches le
précoce docteur aux prises avec les interprètes officiels de la loi,
oppose les groupes de pontifes, de scribes, de pharisiens saisis d ad-
 
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