ISABELLE D’ESTE ET LES ARTISTES DE SON TEMPS. 25
les Douze Césars et Y Enlèvement de Proserpine. Ceci posé, le 6 mars 1534,
Isabelle, par l’intermédiaire de Benedetto Agnolo, fait réclamer au
peintre vénitien un ancien portrait d’elle quelle dit lui avoir prêté
pour en faire une répétition. N’est-ce pas ainsi qu’on peut s’expliquer
que sur deux portraits peints par le Titien, celui qui la représente
dans son âge mûr ait été peint le premier, alors que celui qui nous
la montre plus jeune, quand elle n’a pas encore dépassé sa vingtième
JEAN - FRANÇOIS GONZAGUE, QUATRIÈME MARQUIS DE MANTOUE, PAR LE S P E R A N D IO (14 9 6).
Epreuve du Cabinet des médailles (Paris).
année, n’a été peint que le second, d’après un document fourni par
la marquise qui en demande la restitution en 1534.
P.-P. Rubens, pendant son séjour à Mantoue en 1604, a fait une
copie de chacun des deux originaux du Titien: nous en avons deux
fois la preuve : d’abord par la gravure de Lucas Yosterman qui porte
cette légende : « Isabella Estensis Francisci Gonzagæ uxor » et l’indica-
tion : « E Tiziani Prototypo P. P. Rubens excudit », ensuite par la
mention de ces deux études du maître, sous les nos 56 et 57, au cata-
logue des objets d’art trouvés dans l’atelier de Rubens après sa mort.
Les deux originaux du Titien ont eu des destinées diverses; celui
qui la représente dans sa jeunesse n’a pas été compris dans la vente,
XIII. — 3e PÉRIODE. 4
les Douze Césars et Y Enlèvement de Proserpine. Ceci posé, le 6 mars 1534,
Isabelle, par l’intermédiaire de Benedetto Agnolo, fait réclamer au
peintre vénitien un ancien portrait d’elle quelle dit lui avoir prêté
pour en faire une répétition. N’est-ce pas ainsi qu’on peut s’expliquer
que sur deux portraits peints par le Titien, celui qui la représente
dans son âge mûr ait été peint le premier, alors que celui qui nous
la montre plus jeune, quand elle n’a pas encore dépassé sa vingtième
JEAN - FRANÇOIS GONZAGUE, QUATRIÈME MARQUIS DE MANTOUE, PAR LE S P E R A N D IO (14 9 6).
Epreuve du Cabinet des médailles (Paris).
année, n’a été peint que le second, d’après un document fourni par
la marquise qui en demande la restitution en 1534.
P.-P. Rubens, pendant son séjour à Mantoue en 1604, a fait une
copie de chacun des deux originaux du Titien: nous en avons deux
fois la preuve : d’abord par la gravure de Lucas Yosterman qui porte
cette légende : « Isabella Estensis Francisci Gonzagæ uxor » et l’indica-
tion : « E Tiziani Prototypo P. P. Rubens excudit », ensuite par la
mention de ces deux études du maître, sous les nos 56 et 57, au cata-
logue des objets d’art trouvés dans l’atelier de Rubens après sa mort.
Les deux originaux du Titien ont eu des destinées diverses; celui
qui la représente dans sa jeunesse n’a pas été compris dans la vente,
XIII. — 3e PÉRIODE. 4