L’EXPOSITION D’ART ANCIEN A ÜTRECIIT.
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Antoine Leemans, le même que M. de Moconys visita à Utreclit en
1663. Son tableau d’attieail de chasse est dans la manière de Biltius.
Jacques Marrellus, élève de Jean Davidsz de Heem et à son tour le
maître d’Abraham Mignon, de qui l’exposition montrait un remar-
quable portrait, tiré de la Galerie Six.
Ottaviano ciel Ponte, d’origine italienne, comme son nom l’indique
et comme suffirait à le dire la Sainte Famille de l’exposition. Del
Ponte est d’ordinaire peintre de natures mortes.
Michel Simons, signataire d’un tableau daté de 1654, dans
lequel un homard est environné de fruits et de fleurs.
Mais le meilleur, c’est-à-dire le plus individuel de tous, à notre
sens, est, parmi ces peintres, Hans Bollognier, de Harlem, dont un
tableau de fleurs, daté de 1645, exposé par M. Gildemeester,
d’Amsterdam, est vraiment superbe et d’une puissance d’effet qui,
chose curieuse, évoque le souvenir de l’Ecole de Bologne.
La nature morte de A. Coorte, de Middelbourg (travaillant entre
1685 et 1705), ne ment pas à son titre cette fois. Un crâne y repose
près d’une chandelle qui s’éteint.
Alexandre Coosemans d’Anvers, dont Madrid possède de belles
choses, avait à Utrecht un excellent spécimen, à M. Nyland, un des
commissaires de l’exposition : un homard sur un plat, environné de
citrons, de raisins, etc.
Fra-ns Eloutsz, de Harlem, un déjeuner d’huîtres, d’une tonalité
superbe. Œuvre datée de 1628, appartenant à M. Driessen, à Leyde.
Sujet du même genre, par Henri de Fromantiau, de Maëstricht, mort à
Berlin en 1694. A M'ne Van Diest Nyland, à Utrecht.
Entre ces diverses créations, la plus curieuse portait les initiales
I. W. K. Elle appartenait à Mgr Snickers, à Utrecht. D’excellente
facture, la composition a des visées philosophiques, car le peintre
y mêle les instruments de la Passion à un ensemble disparate de
fleurs, de fruits, de joyaux, le tout groupé autour d’une sphère.
Jean Janszoon Treck, d’Amsterdam, un initiateur de J.-J. van de
Velde. De ce dernier, M. Mesdag, l’éminent peintre de marines,
exposait un tableau de donnée analogue, c’est-à-dire une cruche de
grès, des pipes et des verres à moitié pleins. Il faudra une singulière
expérience pour distinguer ces deux hommes.
Notre liste n’est point complète : elle suffit à montrer la valeur
enseignante de l’exposition.
Que la valeur artistique pure y tienne aussi sa place, cela va de
soi. Le portrait de jeune dame de Rembrandt, daté de 1639, appar-
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Antoine Leemans, le même que M. de Moconys visita à Utreclit en
1663. Son tableau d’attieail de chasse est dans la manière de Biltius.
Jacques Marrellus, élève de Jean Davidsz de Heem et à son tour le
maître d’Abraham Mignon, de qui l’exposition montrait un remar-
quable portrait, tiré de la Galerie Six.
Ottaviano ciel Ponte, d’origine italienne, comme son nom l’indique
et comme suffirait à le dire la Sainte Famille de l’exposition. Del
Ponte est d’ordinaire peintre de natures mortes.
Michel Simons, signataire d’un tableau daté de 1654, dans
lequel un homard est environné de fruits et de fleurs.
Mais le meilleur, c’est-à-dire le plus individuel de tous, à notre
sens, est, parmi ces peintres, Hans Bollognier, de Harlem, dont un
tableau de fleurs, daté de 1645, exposé par M. Gildemeester,
d’Amsterdam, est vraiment superbe et d’une puissance d’effet qui,
chose curieuse, évoque le souvenir de l’Ecole de Bologne.
La nature morte de A. Coorte, de Middelbourg (travaillant entre
1685 et 1705), ne ment pas à son titre cette fois. Un crâne y repose
près d’une chandelle qui s’éteint.
Alexandre Coosemans d’Anvers, dont Madrid possède de belles
choses, avait à Utrecht un excellent spécimen, à M. Nyland, un des
commissaires de l’exposition : un homard sur un plat, environné de
citrons, de raisins, etc.
Fra-ns Eloutsz, de Harlem, un déjeuner d’huîtres, d’une tonalité
superbe. Œuvre datée de 1628, appartenant à M. Driessen, à Leyde.
Sujet du même genre, par Henri de Fromantiau, de Maëstricht, mort à
Berlin en 1694. A M'ne Van Diest Nyland, à Utrecht.
Entre ces diverses créations, la plus curieuse portait les initiales
I. W. K. Elle appartenait à Mgr Snickers, à Utrecht. D’excellente
facture, la composition a des visées philosophiques, car le peintre
y mêle les instruments de la Passion à un ensemble disparate de
fleurs, de fruits, de joyaux, le tout groupé autour d’une sphère.
Jean Janszoon Treck, d’Amsterdam, un initiateur de J.-J. van de
Velde. De ce dernier, M. Mesdag, l’éminent peintre de marines,
exposait un tableau de donnée analogue, c’est-à-dire une cruche de
grès, des pipes et des verres à moitié pleins. Il faudra une singulière
expérience pour distinguer ces deux hommes.
Notre liste n’est point complète : elle suffit à montrer la valeur
enseignante de l’exposition.
Que la valeur artistique pure y tienne aussi sa place, cela va de
soi. Le portrait de jeune dame de Rembrandt, daté de 1639, appar-