Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 13.1895

DOI Heft:
Nr. 1
DOI Artikel:
Bibliographie
DOI Seite / Zitierlink:
https://doi.org/10.11588/diglit.24666#0094

DWork-Logo
Überblick
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
BIBLIOGRAPHIE.

85

souvenirs abondent ; comme il arrive devant les objets morts, après avoir noble-
ment vécu ou servi, le spectateur prête une vie intense à ces muets témoins du
passé, à ces renseignements précieux et surannés; si bien que, devant notre œil,
David, Raffet et le graveur populaire marchent de rang, sur le même niveau, et se
trouvent, ajuste titre, confondus.

Nous voudrions adresser une légère critique à M. Dayot: c’est celle de n’avoir
pas procédé par ordre méthodique ; on aurait plaisir à trouver, en tête du volume,
tous les portraits de Napoléon qui peuvent passer pour plus ou moins authentiques,
ceux par exemple pour lesquels il est certain qu'il a posé devant l’artiste ; puis,
par ordre de vraisemblance, ceux qui furent plus ou moins directement inspirés
par la vue de sa personne, qui, on le sait, étonnait chacun. Dans l’histoire de l’art,
on dira que le temps était mauvais : Ingres est né trop tard ; on dessinait assez
mal autour du jeune lion et du majestueux empereur ; à la lin même, on ne dessina
plus du tout. On fit et on fera à perpétuité la charge, la charge seulement du petit
caporal ; il y eut des représentations misérables, et le procédé artificiel est visible
dans de bien célèbres estampes... Mais l’auteur du Napoléon répondrait à ces
critiques qu’il a simplement voulu nous montrer comment Napoléon a été compris,
et non comment il a été vu. 11 aurait raison ; on dirait que personne n’a vu Napoléon ;
ou, pour mieux dire, presque tous l'on vu comme un être mythique, surnaturel ;
certainement, il frappait de terreur ceux qui le regardaient en face, et leur main
tremblait un peu.

Reportons-nous donc au programme que s’est tracé M. Dayot, et disons qu'il a
été bien rempli. L’auteur se fait pendant cinq cents pages le démonstrateur, le
patient explicateur d’autant d’œuvres de sculpture, de gravure et de peinture dont il
a rassemblé les reproductions. L’exécution matérielle du livre fait honneur par son
abondance à la maison Hachette; le perpétuel emploi de la photogravure, qui
produit à la longue une sensation de fatigue et de monotonie, a des avantages
certains qui compensent cette tare. C’était le seul procédé mécanique qui permît la
reproduction des anciennes gravures, sinon des œuvres bien supérieures de sculp-
ture et de peinture qui sont, en définitive, les seuls documents sérieux sur lesquels
s'appuiera l’histoire. La place accordée à quelques maîtres modernes leur était bien
due, étant donné le plan encyclopédique de l’auteur; elle permet de constater que
nos peintres d’histoire sont plus scrupuleux qu’on ne le fut jamais.

LA GRAVURE EN PIERRES FINES, PAR E. BABELON.

(Bibliothèque de l’enseignement des Beaux-Arts.)

Personne mieux que M. Babelon n’était désigné pour traiter l’histoire de la
glyptique dans la collection où le présent volume est pour le moins le cinquantième.
On sent seulement que l’auteur, comme il est trop souvent arrivé, s’est trouvé à
l'étroit dans les limites imposées. Conservateur du département des médailles et
antiques de la Bibliothèque Nationale, bien informé sur l’archéologie orientale, il
a, de parti pris, négligé la partie technique qui aurait tenté un abréviateur de
Mariette. Il s’est étendu sur les origines de la pierre gravée, du cachet, du sceau
 
Annotationen