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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 13.1895

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https://doi.org/10.11588/diglit.24666#0096

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BIBLIOGRAPHIE.

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et de flagornerie, est celui d’un « curieux» sûrement informé; l’équité, l’appro-
priation des termes sont parfaites... Mais nous n’avons à apprécier ici que le fond
du volume de M. Philippe Gille : il est d’un connaisseur passionné de l'art français,
d'un érudit cicerone, qui conduit son public aux bons endroits. Après une sorte de
dette payée, au seuil du livre, à la mémoire des artistes qui sculptèrent Delphes, et
aux grands noms de Michel-Ange et de Rembrandt, tout de suite l’amant du grand
siècle et des bonnes traditions que poursuit le nôtre se révèle, se donne carrière.

Cinq articles sur Versailles et Trianon tiennent la moitié du livre, réimpression
de plaquettes devenues rares; suivent des études sur Géricault, sur Rude, sur les
Musées nationaux, sur la lithographie et l'art des médailleurs, modernes écoles de
renaissance, sur Pelouse, Mercié, Dalou, etc. On le voit aisément, l'auteur a été
introduit dans le grand monde de marbre et de bronze qui dort à Versailles par
d’excellents guides, probablement Eudore Soulié et M. V. Sardou. Quelquefois
encore, malgré la mort de Champfleury, la société des «Amants de la Nature » ou,
— pour parler plus net, — des locataires de Fontainebleau, fait parler d’elle. Eh
bien! Versailles, Trianon, la sculpture de Coysevox et de Coustou, les pompes non
encore abolies et toutes préparées qu’elles soient des tapis verts royaux et des royales
demeures ont aussi leurs visiteurs pieux et fidèles. Entre-t-il dans le parc, celui qui
a le don de recueillement qu’on doit aux choses caduques et nobles se sent, dit
M. Ph. Gille, « envahi et comme reposé par une impression toute nouvelle. Ses
regards, jusqu'ici arrêtés sur tant de précieux objets, ne trouvent plus de limite et
s’étendent étonnés sur l’espace, la forêt, l’horizon lointain qui semble annoncer la
mer, des pièces d’eau doublant le ciel, des statues, des masses d'arbres qui paraissent
des écroulements de lourdes et colossales frondaisons ». Ainsi, l'auteur se plaît à
marier l’art et la nature.

Le critique a bien mérité aussi en ripostant à la bordée de dédain et d’outrecui-
dance qui accueillit le Naufrage de la « Méduse » dans la presse d’alors, en parlant
haut et clair de Dalou, à la face de la presse d’aujourd’hui, et en brûlant un cierge
pour que les collections du Louvre et du Luxembourg prospèrent et multiplient. Il
a trouvé, chemin faisant, cette jolie devise pour les expositions de nos jours : « On
ne reçoit ici ni ce qui est trop laid, ni ce qui est trop joli. » M. Ph. Gille serait-il un
éclectique? Dans notre bouche, c’est loin d’être une injure.

LIBRAIRIE ROUSSO» ET VALADÜA

AVENTURES DE GUERRE (1792-1809); SOUVENIRS ET RÉCITS DE SOLDATS

Recueillis et publiés par Frédéric Masson ; illustrés de cent aquarelles reproduites
en couleur d’après les originaux de Myrbach.

Nicopolis, Marengo, Austerlitz, Somosierra, l’île Lobau! Les amants de
l’épopée napoléonienne seront gâtés cette année ; ils forment un groupe plus
considérable que ceux de l’équipée vendéenne, mais non d’une moins grande
fidélité au passé. A ses auditeurs attitrés qui l’écoutent toujours avec le même
plaisir, M. Fr. Masson offre des extraits des Mémoires inédits du sergent Godard,
des souvenirs du baron Selle de Beauchamp, du général Camus, du lieutenant
 
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