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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 13.1895

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Nr. 2
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Müntz, Eugène: La propagande de la Renaissance en Orient pendant le XVe siècle, 2
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https://doi.org/10.11588/diglit.24666#0124

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LA RENAISSANCE EN ORIENT.

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même des statues. Nous possédons, du moins, sur le sort de trois de
celles-ci, une fiche de consolation : je veux dire une information qui
a son prix. En 1526, après la prise de Bude, les Turcs chargèrent
sur des navires, outre les dépouilles du château et la bibliothèque,
trois bronzes représentant Hercule, Diane et Apollon ; à leur arrivée
à Constantinople, le grand visir Ibrahim, personnage lettré et sans
préjugés, les fit dresser devant son palais, près de l’Hippodrome, en
guise de trophée. Aussitôt, les croyantsde murmurer. Le poète Fighani
composa un distique, dans lequel il opposait à Abraham renversant
les idoles. Ibrahim qui les relevait. Mal lui en prit: le grand visir,
après l’avoir fait promener sur un âne à travers les rues de Constan-
tinople, donna Tordre de l’étrangler. Voilà comme on entendait la
liberté de presse chez les Ottomans ! Aujourd’hui, toute trace des
trois bronzes a disparu L

La section relativement la mieux partagée dans l’œuvre de Mathias
Corvin, c’est la section iconographique.

Se réglant, ici encore, sur l’exemple des princes italiens, il avait
pris soin de multiplier à l’infini les effigies destinées à faire con-
naître ses traits à la postérité la plus reculée: la sculpture monu-
mentale, l'art du médailleur, la peinture, la miniature avaient été
tour à tour mis à contribution. Aussi l’iconographie corvinienne
est-elle aujourd’hui encore des plus riches et des plus variées.
M. Csontosi n’énumère pas moins de 22 portraits de Mathias (soit
6 médailles, 13 miniatures, 3 gravures sur bois), et de 12 portraits
de Béatrix (2 médailles, 9 miniatures, une gravure en bois)1 2.

Si nous nous attachons en premier lieu à la sculpture, nous ren-
controns toute une série de marbres consacrés soit à Mathias, soit à
Béatrix. Les Musées impériaux de Vienne possèdent un bas-relief,
en marbre blanc, sur un fond de marbre noir (h. 0m,54, 1. 0m,38),
représentant le roi de profil, tourné à gauche. D’après une note dont
je suis redevable à l’obligeance de M. le Dr de Frimmel, une couronne

1. Hammer, Geschiclite des osmanischen Jieiches, t. lit, p. 62-65; Pesth, 1828.
— Une vue de l'hippodrome de Constantinople nous montre trois statues
debout sur un double socle. Ce sont, d’après l'information qu’a bien voulu me
communiquer mon savant confrère, M. Schéfer, les statues de Bude. Voy. Schéfer,
le Voyage de Monsieur d’Aramon; Paris, 1887, p. 30. — D’après Mouradica
d'Ohsson, les deux grands candélabres de bronze de Sainte-Sophie proviendraient
également de Bude.

2. Bildnisse des Kônigs Mathias Corvinus un i der Kônigin Beatrix in den Cor-
vincodexen; Budapest, 1890, p. 50-51.
 
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